mercredi 5 octobre 2011

Service public, sévices publiques.

Quand Taupe m'a demandé d'écrire un texte pour le blogue, je lui ai d'abord demandé de m'imposer un champ plus précis. Le graffiti me paraissant un thème tellement vaste, l'étendue des possibilités inhiba instantanément ma créativité(si elle existe). Et dès qu'il me proposa un sujet d'écriture(instantanément aussi), j'en trouvais un plus personnel, j'en remerciais aussitôt mon esprit de contradiction.

Bref. L'intro est faite.


On peut parfois voir(et c'est en partie mon cas) le graffiti comme une lutte contre la censure, depuis que l'effaçage est systématique, notamment sur des surfaces inattendues, comme les palissades en tôle de chantier, les murs d'autoroutes, les bâtiments abandonnés...

Tout porte à croire qu'il ne s'agit plus seulement de "protéger" la propriété privée mais de censurer la moindre expression incontrôlée et inautorisée.

A noter que certains pochoirs considérés comme "jolis" par les esthètes de concours de composition florale sont intacts tandis que des gueutas situés juste à côté sont régulièrement effacés. Ca confirme le peu d'intérêt que je porte aux pochoirs.


Donc le ton est donné.



"C'est la guerre

Des pulvérisateurs


Les tagueurs

Contre les Kärchers"



On s'bat pour la liberté ma gueule.

Claque ça au prochain trou de balle qui bosse pour Carrefour et qui vient te parler de dégradation.


Blague à part, j'm'emballe mais y'a un fond de vérité.


La véritable liberté, c'est celle que tu prends, pas celle qu'on te donne.


Tout ça pour en venir à notre sujet du jour.


Je suis globalement content de nous à ce niveau-là: malgré tout le pognon que cette pute de Martine claque dans l'effaçage, on est encore là, même si c'est plus crasseux que jamais. Mais là où ces, comment dire, bâtards de chez Transpole(qui fait partie, rappelons-le, du groupe Keolis, n°2 mondial du transport en commun) nous l'ont mise, c'est depuis 4 piges, avec ces putains de caméras dans les bus, tramway et métro.

Ca m'a particulièrement touché, j'étais plutôt à fond à ce moment-là. Je gravais le bus et/ou le métro en allant et/ou en revenant du taf. Attention hein, chuis pas zeu neumbeure ouane du trome, mais je me serais bien amusé encore quelques années...

Merde, je reconnaissais certaines rames à mes gravures, genre: "Tiens celle-là, je l'ai prise ce matin."

L'avantage de la gravure, même si j'entends les critiques esthétiques, c'est que ça RESTE.


Rhâââ, les p'tites sessions sur toute la ligne(ou presque): on monte on zieute. Si y'a pas trop de têtes de condé, on y va, tranquillement. Si y'a la place, on peut niquer le wagon. On est chez soi. On s'arrête une fois en station où on en profite pour taguer le métal peint en blanc au-dessus des portes. L'écharpe jusqu'aux yeux, la capuche, seul inconvénient, on fait un peu flipper les gens. On rentre dans la rame, les gens te regardent -réflexe- mais détournent le regard direct genre: "Qu'est-ce que c'est que ça?!? Un braco dans le métro?!?" Alors on essaie un p'tit sourire en coin, histoire de rassurer. Mais bon, on se rappelle 3 stations plus tard qu'ils devinent à peine nos sourcils...Et on continue. La rame est à nous, bordel!


Service public, sévices publiques!


Bref.


Septembre. Je rentre de vacances. La rentrée et son lot de déceptions. Le temps est toujours aussi pourri et on ne vit toujours pas au bord de la mer sous le soleil, malgré les quatorze auto-promesses toutes faites en revenant de vacances...

Mais pire que ça, des espions partout! Même s'il y en a toujours eu dans les bus, dixit plusieurs chauffeurs, ça fait un choc.

Alors on se dit qu'on va pas se laisser enculer par des daltoniens même pas foutus de se rendre compte que le vert sapin et l'orange forment un mariage impossible!

Alors vu qu'on bosse plus en horaires décalés et qu'on est retourné à l'école, on met sa cagoule le lundi matin à 9heures.

Bon, c'est sympa aussi hein, d'autant que plus y'a de monde dans le métro, moins y'a de vocations de justiciers miteux pour te faire la morale à base de:

"Tu fais ça chez toi?!

- Euh bin, nan j'ai toujours pas rame de métro dans mon salon connard"

Tout le monde fait bien exprès de pas te voir.

Mais j'ai fini par lâcher quand je me suis rendu compte que je retrouvais des profs et des élèves de ma classe dans la rame.

Sauf que je ne m'en rendais compte qu'après. Genre: "Tiens, ce mec était dans le métro tout à l'heure. Tiens, c'est lui qui donne cours en fait"

Bref.


Préférant éviter un renvoi supplémentaire, je me la suis laissé mettre. Mais ça pique encore.

Et franchement, il m'a semblé que Cuter A2(dédicace au passage, chuis très client de tes gueutas) ait continué quelques mois, mais j'ai l'impression que ça bouge plus trop; si quelqu'un a un avis là-dessus, ça m'intéresse.


Post-scritum: sinon il y a d'autres solutions, comme le sabotage direct...













Ce texte, que l'auteur n'a pas semblé utile de signer, peut éventuellement être le premier d'une (longue) série...Comme dirait Daddy Lord C: "Avis aux amateurs désireux d'être les prochains"(même si ces prochains étaient, dans le texte de Clark, destinés aux "Jaloux"...)

10 commentaires:

  1. Il y a aussi les films transparents assez scred collés sur les vitres ...
    surement des trucs hautes protection,
    genre les vinyls adhésifs pour smartphone, qui servent a la base pour la protection d'hélices d'hélicos.

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  2. Et que dire de ces emplois totalement inutiles que sont les Agents d'Ambiance et les Contrôleurs Préventifs? Juste destinés à "insérer" des mecs et meufs de quartier pour une pseudo-paix sociale...

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  3. Les controles préventifs c'est carrément reloo, mais je pense qu'au final ca leur est rentable sinon aucuns intérets...
    les keums en orange ca rassure les vieux et les gens qui mattent tf1

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  4. ouai c'est de la reinsertion.... et pour les plastique avec un peu d huile de coude sa devrait aller

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  5. le plastique sert a rien, si t'as une bonne pierrre ponce c'est toujours un jeu d'enfant, les cailloux de voies ferrée font aussi l'affaire. Et top gun parle nous du tram aussi! t'as oublié, ce bon vieux tramway... pauvre de nous j'ai l'impression que se rendant compte qu'il y a de moins de moins de gravure ils commencent a changer les vitres..

    on remarque ces derniers temps de nouveaux acides vitre d'ailleurs sur le reseau

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  6. pendant des années j'ai pris le métro et les bus.
    ya un nom qui a vraiment marqué et personne pourra dire le contraire , c'est LOGICK.
    tout les jours, toutes les vitres.
    tout les jours pendant suffisament longtemps pour que je le classe dans mon top 5 personnel.
    ça faisait quelque chose a regarder... des noms. (20 minutes par jours quand y avait pas de panne)
    Le rayeur!
    LoGicK
    (cuter bien présent aussi: médaille d'argent)

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  7. Mais quelle paix sociale crois-tu pouvoir acheter avec un emploi ultra-précaire comme ceux-ci?
    Et puis tout le monde a besoin de bouffer.

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  8. Paix sociale entre guillemets bien sûr...mais si tu as remarqué ils ont recruté des gens dans les quartiers dits "sensibles", en se disant qu'ils auraient des contacts plus simples avec les usagers "à problèmes".

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  9. J'sais pas. J'ai pas l'impression qu'il y ait une majorité de mecs de quartier. De toute façon, il s'agit d'emploi d'insertion et les jeunes habitants des quartiers populaires sont (trop) souvent sans dipl^ome et au ch^omage.

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