Le Sock est l'un de ses fameux tags au cap biseauté maison, spécialité des TSV. Il doit faire partie de la session que j'évoquais à l'occasion de ma découverte de la "Porte", avec le Duke bleu, le Beck-Spek et le Enzo rouge. Le deuxième tag est un Sleek dont le K a disparu, ou n'a jamais été fait, à cause d'une bombe bouchée, ou vide, quelques points coulants trahissent un problème en bas du mur. Le S en throw-up est au terrain de Boniface, l'un des playgrounds les plus fréquentés de La Madeleine, notamment pendant la transformation du terrain de Rostand. Une fresque ornait les murs à côté. Si quelqu'un s'en souvient qu'il me fasse parvenir toutes les informations que sa mémoire lui octroie! Le poste électrique comporte un tag Joek, devenu depuis un photographe attitré dans toutes les soirées hype de Lille. Il avait participé à "l'expédition" dans l'usine Sedpa, relatée dans Cap Nord dans l'itw de Sleek. La maison avec les poupées est habitée par l'un de ses "couples" mère-enfant si typiques du Nord, la mère a ouvert sa porte, et m'a demandé ce que je faisais, je lui ai répondu que je photographiais sa maison. "Pourquoi?", "Parce que je la trouve belle!", "C'est pour le journal?", "Non non pour moi", s'en sont suivi quelques menaces et insultes baragouinés dans ses dents pourries. Le fils était en retrait. Le peu de l'intérieur que je pouvais apercevoir valait cent fois la collection de poupées. Le tag Edge est l'un de ses tags devant lesquels j'ai du passer mille fois(pas loin) et que je n'avais jamais vu.
mercredi 15 décembre 2010
lundi 13 décembre 2010
vendredi 10 décembre 2010
samedi 4 décembre 2010
B-Boy Isham
Tu fais partie de la première génération Hip-Hop en France. A Maubeuge aussi ça a commencé un dimanche après-midi avec Sydney?
Maubeuge et le HH c'est une drôle d'histoire : pour ceux qui ne connaissent pas la ville, Maubeuge est une ville connue pour son Clair de Lune imaginaire(merci Bourvil), son zoo, sa kermesse de la bière et ses 30 000 habitants(début 80), son architecture également: un peu avant la fin de la guerre, fin 1944, le gouvernement provisoire de Charles de Gaulle choisit André Lurçat comme architecte en chef de la reconstruction de Maubeuge. Ce sera le plus gros chantier de sa vie, le site idéal pour une redéfinition totale du concept urbain, le résultat, c'est que Maubeuge, tout du moins le centre ville, ressemble à une ville balnéaire...mais sans la mer, un peu frustrant, avec des logements identiques, carrés, sans âme. La construction des cités autour du centre, plus tard, fut bien plus à l'image de ce qui se fait dans les banlieues, de gros ensembles, fermés sur eux mêmes.
À la fin de la guerre, plusieurs industries s'installent dans la région, mais dés les années 60 c'est la récession. La situation se dégrade jusqu'à aujourd'hui. Maubeuge est la ville la plus jeune de France avec le taux de chômage le plus élevé par rapport à sa taille. Le chômage et une population jeune dans un environnement culturellement et socialement désert, on sait ce que ça engendre. Maubeuge est devenue une plaque tournante, soit tu faisait du " biz", soit tu prenais le train et aller travailler à la capitale, cette 2ème option, du fait de la densité de jeunes qui allait remplir les chantiers parisiens, à littéralement transformé Maubeuge en grande banlieue parisienne. À 18 ans, c'était normal de faire les boites d' intérims et de loger au foyer Gambetta, le destin à fait que la rue des boîtes d'intérim, à Paris, se nomme la rue de Maubeuge.
Des échanges(dans tous les domaines) sont nés entre Paris et Maubeuge, et parmi ceux là, il y a eu le Hip-Hop, l'émission de Sydney à la télé a contribué à asseoir cette culture mais n'a pas été un déclencheur à proprement parler, certes, beaucoup de jeunes répétaient les pas de danse sur un carton et certains ont même participé à l' émission(Jérémy Doge RIP ), mais, le HH était déjà là.
Paris nous a amené le graffiti avec un maubeugeois qui est parti avec sa famille vivre à St Denis et qui revenait régulièrement dans le Nord, quand il est revenu, il se faisait appeller Creat et faisait parti des TFA(The Fantastic Artists) avec Rams, son frère.
La danse et la musique ont commencé début 80, et cela s'explique par la proximité avec la Belgique cette fois. À 10 km de Maubeuge il y avait le club HH européen!!!, le Las Vegas, tous les b-boys de l'Europe entière se donnaient rendez vous à Mons, plus précisément aux abord du SHAPE(OTAN) où les marines américains, la plupart des afros, nous ont fait profiter de ce qui se faisait aux states d'une manière simultanée, à 10 km de Maubeuge tout les weeks-ends nous étions aux States. Et nous dansions sur les nouveautés en direct. Je te passe les concours de danse et de MC, nous étions au coeur d'un truc et nous n' avions rien à envier à ce qui se faisait au Globo. ;-)
A quelle époque as-tu arrêté de croire au Hip-Hop zulu-tiquement parlant?
Je n' ai jamais été trop ZULU, dans le sens, Peace Love and Unity, nous c'était plutôt : Havin' fun ! Je n'ai pas de photos de l'époque mais tu peux me croire, j'étais à fond, le style, la coupe de cheveux, le tag, le rap, un peu la danse(mais très peu), on était tellement à fond qu'on se faisait chambrer par les autres gars du quartier, qui pour la plupart écoutaient du reggae, Thiéfaine ou Gainsbourg, avaient le look broshing, 501, Adidas Torsion et fly jacket, nous c'était Starter, coupe plateau, baskets Troops, BK, FILA, Pat Ewing...Aujourd'hui ils écoutent tous du Rap et ils rappent tous dans les quartiers hahaha!
J aimais l'énergie et les beats du début des année 90, east coast ou west coast, Young MC, Das EFX, Public Enemy, Dre, NWA, Third Bass, LL Cool J, Rakim, Bid Daddy Kane, Nas. Mais ce que j'aimais encore plus c'était le rap anglais hardcore, j'adorais le Hardcore, Gunshot, Silver Bullet, Hijack, MC Duke...C'est quand il y a eu les sons à la Bad Boy Records que j'ai commencé à me dire que j'aimais pas ça. Quand le gros business à pris le dessus en fait.
Tu as participé avec ton groupe au cultissime livre "Rap en Nord", comment et quelles ont été les retombées? Concerts? Jalousies?
Ce bouquin est une grosse carotte. C'est l'exemple même de l'exploitation, du détournement de fonds publics, on nous a pris, on s'est servi de nous pour gratter des subventions pour faire un livre au final qui est moche(graphiquement) avec des photos horribles, le shooting c'était dans les locaux de Fréquence Nord à Lille, et on nous a jeté. La seule retombé, ça a été un concert devant la radio sur une scène pourrie. Le journaliste Sylvère Henry Cissé n'a jamais plus fait quoi que ce soit pour le HH régional depuis. Mais il a le mérite d' exister et de laisser une trace de la scène de l' époque.
Pour ceux qui ne le sauraient pas, tu es un MC plus que confirmé, freestyleur de soirée certifié AOC. Tu as été, et reste j'en suis sûr, un grand fan de "Horrorcore rap" ou "Fast rap", anglais notamment façon Gunshot, Hijack et cie. Est-ce que c'est ce côté rapide et brut qui t'a attiré vers la Jungle? Le rap te lassait?
J' ai toujours aimé le fast style, et très vite je m' y suis mis. Ce style s'est perdu avec le temps(je parle aussi bien musicalement que lyricalement). J' était fan de Jamalski, Fu-Schnikens, etc...
Pour le coup, mon groupe préféré était Gunshot, ce groupe anglais m'a marqué et c'est clair qu'il est à l'origine de ce que j' ai fait par la suite dans la Jungle. Le rap était devenu trop mou, je ne m'y retrouvais plus, quand j'ai découvert la Jungle, j'ai retrouvé l'énergie de ces groupes. En ayant vécu à Londres, je me suis plongé dans les soirées Jungle où il y avait un DJ, un MC et vraiment une énergie positive et underground. C'est là que j' ai vraiment compris ce que devait être un MC. Un mec qui met le feu au micro et qui remue la foule !
Pourquoi n'avoir jamais enregistré après ton groupe?
On a enregistré mais j'ai aucune trace, mais on était tellement barré dans un trip hardcore, qu'on a refusé de signer 2 ou 3 fois, après nous on aimait faire la fête, les concerts, le live plutôt que s'enfermer et surtout on avait pas les moyens de s'acheter un sampler à l'époque c'était super cher(10000 francs le Roland).
Revenons-en au graffiti. Qu'en tu arrives à Lille c'est comment? La ville, l'ambiance, les murs, par rapport à Maubeuge?
Je venais régulièrement à Lille pour la musique, à l'époque je tagguais mais sans plus. Lille était belle! L'ambiance magique, l'Age d'or. Je connaissais bien les MCA, Edwar, Mask, Solda. J'étais connu plus comme un MC même si je tagguais(Shaman). Les rues étaient bien cartonnées, le Vieux-Lille était chaud, Sleek, Aspik, Ters, ce sont vraiment les styles de tags qui m'ont plu. À côté j'étais un naze en style. Par rapport à Maubeuge, c'était tout simplement l'opposé, Lille vivait. D'ailleurs je m'y suis installé par la suite. Rester à Maubeuge c'était pourrir ou mourir.
J'ai l'impression que tu fonctionnes par cycles de connexions...Tu peins beaucoup avec des gens pendant une période, puis solo, puis rebelote. Les LSD, Hipy, Eight, Aplick, LaM'1, entre autres. Aléas des amitiés et des plannings ou réel concept?
Les connexions: au hasard des rencontres. En ce qui concerne les LSD, j'ai habité à Moulins dans leur quartier, on a pas mal déliré ensemble et c'est avec Karo et Mastar que je me suis mis à faire des murs types fresques, c'était des oufs et on rigolait bien, on a fait des couleurs en illégal, c'était pas mal. Ce qui compte c'est l'entente humaine pour moi, et quand tu peinds tu es amené à te confronter avec les autres peintres, après ça passe ou pas comme dans la vie. Un truc que je sais pas faire c'est prévoir et calculer. J'emmerde les concepts lol.
Tu es un lettreur, qui doit gratter du papier comme jamais j'aurais le courage de le faire, non?
Je suis toujours en train de gratter, c'est devenu une obsession, je ne m'aperçois même plus que j'écris mon nom à force.
Tu as plus de 20 ans de graffiti sous le coude, où veux-tu l'emmener dans les mois et années qui viennent? L'ouvrir? Comme Smash ou d'autres sont en train de faire? J'ai l'impression que les old-schoolers ont résisté et lâchent maintenant prise, pour le plus grand bonheur de leurs pièces, qui s'aèrent, et développent de nouvelles idées. Si je fais une jam avec des Julien Décor et caps non d'origine interdits, t'es partant?
C'est une bonne idée! J'en ai ma claque de tous ces graffs kitchs avec les mêmes effets, ou ces Horpheans Kids. Je suis super chaud, back to basics!
mercredi 1 décembre 2010
It's not where you from it's where you at
Tout bonnement incroyable...
http://www.comperes.org/carriere.php
Un site qui regorge de sites abandonnés ou peu fréquentés, magnifiques.
lundi 29 novembre 2010
jeudi 25 novembre 2010
Bigger And Deffer
Ces tags sont l'apothéose du Style. Le Style Destructeur, celui que je préfère. Couplé à la rouille qui tente de les camoufler depuis plus de 15 ans, il donne l'une des plus belles images de ma vie. Une des plus évocatrices, avec la bande-son qui va avec.
UMC's: Ill Demonic Clique
Yaggfu Front: Slappin' Suckas Silly
Lords of the Underground: Take Dat
Big Daddy Kane: Here comes Kane, Scoob and Scrap
LL Cool J: How I'm Comin
Leshaun: Ready or Not
...
ps: merci au contributeur!
ps2: on m'a remémoré l'existence d'un "Apogé" à La Madeleine dans les premières années de la dernière décennie du 20ème siècle, le blaze est carrément mortel, tellement représentatif de l'Esprit du tag. Si quelqu'un en sait plus sur lui, ou a des photos même, par je ne sais quel miracle...
jeudi 18 novembre 2010
Le Alain Decaux lillois
Les personnes qui désireraient apporter leur pierre à l'édifice de l'archivage du graffiti lillois sont les bienvenues. N'hésitez pas à me transmettre toute information qui vous paraît importante, qui serait méconnue. Anecdotes, précisions, photos, toutes les contributions sont attendues.
lundi 8 novembre 2010
C'est qui?
Nouveauté: les itws seront maintenant anonymes.
Premier émoi devant un coup de bombe?
Les tags et graffs m'intrigaient: ils y en avaient quelques-uns dans ma rue(à la campagne en 1990!!) aussi ailleurs dans le village(quels noms?) et aussi, truc incroyable, à Paris et Lille!!! que j'avais eu l'occasion de voir entre 90 et 95.
Il y avait aussi un tag Kool sur le chemin de la cantine, pas loin d'un Peace & Love. Quelques "Je t'aime" ici et là également, je regardais tout! Mes premiers émois face des coups de bombes avaient laissé des traces, les derniers jours d'école primaire, je redécorais une partie de mon école à la craie avec des "Cool" avec des "Peace & Love" et des "Yin/Yang" en guise de "O"! Le processus était enclenché.
Il y a eu du Edge, mais c'est une "pièce" MAD, un tag Love/Hate, un "E", un B'tune, et une croix en X(style Westham) avec une lettre dans chaque angle.
Dans le coin il y avait aussi à Carvin des tags de parisiens dont Woody (que je ne connaissais pas à l'époque), quelques graffs à Gondecourt. Et des "Wils" de Wilson.
Un taggueur est-il forcément un asocial? Psychopathe? Bipolaire? Dépressif?
Je devrais répondre" j'ai le droit de garder le silence" mais je vais quand même te répondre:
-Disons que je pense que ca rend asocial: à moins que ton cercle social te propose des activités vraiment kiffantes, sinon tout ce qu'ils te proposent est un peu du pipi de chat comparé à une bonne mission, une bonne pièce à un endroit tendu et la satisfaction qui en découle et donc les gens t'intéressent moins.
-Psychopathe? Non, c'est un trouble un peu lourd pour que le taggueur le soit systématiquement.
-Bipolaire? Ca dépend! Quelle est la limite entre subir les hauts et les bas de la vie et en faire une obsession maladive?
-Dépressif? Pas systématiquement non plus.
En fait je pense que les taggueurs ont un comportement addictif, qui peut pousser à se marginaliser.
Bref voila un discours bien plat!
Block chrome ou wild couleurs?
Block plutôt chrome.
Pourquoi?
L' I.M.P.A.C.T! Le coté instinctif. Le fait qu'il n'y ait pas besoins de le préparer.
Des références en la matière? Tu as un style que j'apprécie car il n'est pas "référencé", il est simple, pur, publicitaire presque, pourquoi?
Mon style est publicitaire car comme la pub, j'aime qu'il soit lisible et compréhensible instantanément par tous. Aussi parce que je me suis vite rendu compte à une époque où je n'étais pas forcément capable de construire une belle lettre, que le wild-style, c'est souvent de la poudre aux yeux. Ca plaît à la ménagère parce que ça s'éloigne du tag et que ça a l'air plus travaillé.
Mes références: les CIA, Naste, Syone, Nasty, Psy, Keyz, Unick(CDT)...tous ceux qui aiment des lettres d'apparence basique.
Comment juges-tu l'évolution du graffiti depuis tes débuts?
Des vieilles pieces qui disparaissent sous des nouvelles, par des mecs qui n'ont généralement pas le recul nécessaire pour prendre conscience de la valeur que prend une pièce avec les années.
Quelles sont les pièces les plus marquantes que tu aies vues? qui te viennent à l'esprit?
Le fait que de plus en plus de gamins qui tiennent leur première bombe dans la main ne regardent même pas sur quoi ils tagguent quand ils en découvrent le fonctionnement.
Les rayures simples ont fait place aux rayures repassées. L'acide est apparu. Les tags aux sols. Les toits se sont multiplié. L'A1 n'est plus effacée. Le nombre de trains peints diminue depuis quelques temps. Le flop deux lettres a disparu. Les crews en deux lettres se sont multiplié. Les barannes laissent place aux squeezers et autres. Un vrai business rentable est apparu. La marque "V for Vandal" en est un bon exemple: "Ultimate graffiti brand"...les mots, la cible, les styles, ils ont bien fait leur étude de marché les gars.
Ca pourrait etre pire. Et ca rique de le devenir.
Les pieces marquantes? Un "Trone" à la Gare Lille Flandres. Le "Sleek" tracé direct sur les palissades de Ronchin. Un "Déga" négatif à Ronchin. Les petites pièces Sore et flops Pones après que la Gare Lille Flandre ait été repeinte. Un tracé direct "Proze" au Touquet. Le "Sleek" du tram. Un "Joyeux Noël"(avec un petit "Bande d'enculés" sur le mur antibruit du TGV à Seclin). Un "MW" à Seclin sur la VF. Un Kipsa sur le mur qui mène au cul-de-sac. Le flop "Unick" rue Nationale. Plein de pièces, pas forcément si vieilles...comme le DGA en face du resto "les Moules"...
Qu'est-ce qui t'as marqué? Une époque? Un style? Un nom en particulier?
Ce qui m'a marqué? 95-96-97-98-99-2000-2001-2002-2003!
Un nom c'est impossible je dirais: Pones, Stone, Sleek, les CD, Deraw, Unick, Naste, Verse, Syone, Yerk, Crow, Edwar, Proze, Kore, Trone, Bejy, Tony D, les LSD, en fait il y en a trop!
Le style de Sleek m'avait vraiment fait mal, j'étais capable, et surement encore aujourd'hui, de reproduire son tracé direct contour épais noir une lettre par palissade à la gare de Ronchin.
Il n' y a pas vraiment une époque précise qui m'a marquée. J'ai découvert Lille en 95. J'avais un gout prononcé pour le graffiti. Je me repérais dans les rues grâce à ça. C'était pété de Pones et de Sleek. Matin et soir je passais en train par la gare de Ronchin. J'ai commencé à vraiment m'intéresser au truc, à reproduire sur papier et sur les tables d'école les Pones, Sleek, Stone, André aussi dont j'avais vu les persos sur Paris... J'ai vu évoluer cette gare de jour en jour, remarquant chaque détail qui changeait et ce pendant 10 ans. Vers 2002 c'etait d'ailleurs l'anarchie là-bas, elle était pétée de partout! Cette gare à elle-même, si on en avait photographié toutes les pièces, ça mériterait un ouvrage.
Pourquoi continuer à en faire?
Vers 2006, période de quasi-inactivité, j'ai une eu remise en question, j'me suis demandé ce que j'aurais du faire ou non dans ma vie. J'en avais conclu( je ne sais par quelle démonstration) qu'avec le graff j'avais mis 3 années de ma vie en l'air: problèmes avec l'entourage, la justice, je n'avais pas voyagé, je ne m'étais pas casé, j'avais vécu mon truc à fond quelques années auparavant et au final il n'en aboutissait rien: pas de savoir-faire reconnu, pas de taff, une vie asociale et un dénigrement de tout ce qui m'entoure. J'ai compris plus tard que j'avais tout faux. Que le graff me manquait. Que c'etait la meilleure chose qui me soit arrivée. Que rien ne m'avait fait plus kiffer que de peindre. Que c'est une chance immense, un privilège même, que d'avoir eu l'occasion de gouter au graffiti.
Des fois je me dis que je n'ai pas choisi le graffiti, c'est lui qui s'est imposé à moi en m'intrigant depuis tout petit.
Aujourd'hui il s'inscrit plus largement dans une vision que j'ai de la vie, une course contre le temps, un autre regard sur le temps qui passe.
Comment choisis-tu tes spots? Un plan précis d'attaque de la ville? Ou au coup de coeur?
Ca dépend. Je ne fais plus vraiment de spots chauds.
Le spot idéal c'est un maximum de visibilité pour un risque minimum.
Je fais plutôt des trucs pénards: les VF, je prends la place qui reste. Les autoroutes, le spot auquel personne n'a pensé ou qui vient d'apparaitre.
Mais il y a aussi des critères qui m'attirent: si les spots sont moyens mais multiples, c'est cool, on vera plus de fois ton blaze.
La créativité/inventivité c'est cool aussi. Certains spots m'attirent a mort alors que mes amis les trouvent pourris. Je passe devant tous les jours et un jour ils sont pétés et jme dis que le spot aurait du être pour moi! I'a un flop " Cochon" qui est apparu au dos d'un panneau rue du faubourg de Roubaix...j'm'en veux encore....
Aucun plan d'attaque précis. A l'époque j'essayais de varier les secteurs puis j'ai décidé de m'en foutre, et beaucoup de gens ont d'ailleurs cru que j'avais arrété de peindre pendant plusieurs années alors que je faisais mon truc tranquille dans mon coin. Je ne peinds que là où je vais, là où je passe.
Au coup de coeur? C'est quand je suis à 3 grammes :)
As-tu une préférence pour une marque de spray? Un cap? Une couleur?
J'adore la Belton. Je suis déçu des bombes type Montanas du début 2000 qui ne tiennent pas beaucoup le soleil. Mais aujourd'hui c' est quand même à la Belton, la Hardcore et la 94 que je peinds le plus...quand je trouve des plans intéressants je ne me soucie pas trop de la marque.
Que penses-tu de la "carriérisation" des graffeurs? Ils suivent maintenant tous le même chemin, peintures plus ou moins illégales pendant x années, puis expos, livres, dvd, marques de fringues...
Je n'en pense rien. C'est cool pour eux.
Venant de la "campagne", es-tu un de ceux qui pensent qu'il faut avoir son nom partout, et pas que dans les centres-villes? Que le graffiti c'est aussi découvrir sa région?
On reste 1000 fois plus vu à la ville et en centre-ville. Mais on dure en moyenne 100 fois plus longtemps à la campagne. J'ai des trucs qui ont 10 ans qui sont toujours là et qui auraient été effacés "à la ville".
Chacun fait ce qu'il veut. Celui qui ne veut faire que sa campagne, que du centre-ville, que son quartier, ou à l'inverse tout son département, toute la France, toute l'Europe (à noter que le premier et le dernier se rencontrent rarement) ont des visions, des ambitions et probablement des motivations différentes.
Je ne pense pas que le graffiti ait un lien quelconque avec l'envie de découvrir sa région, je pense que ça relève plus d'une ouverture d'esprit de vouloir découvrir sa région. Le graffiti peut être un moyen de découvrir et d'assouvir sa passion. C'est aussi vrai avec pleins d'autres passions.
vendredi 5 novembre 2010
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