lundi 29 octobre 2012

Mea-culpa larmoyant



Déluge de couleurs...ou pas!






Comme quoi une photo c'est juste une photo...

dimanche 28 octobre 2012

Place Insolite





http://www.flickr.com/photos/insolite_place/


Dommage que quelques mots n'aient pas été ajoutés à tout ceci...

Le graffiti, le tag, c'est avant tout l'aventure, le passage, la découverte, du moins pour moi.

mardi 23 octobre 2012

(1) Facebook















Jour de repos=jour de photos. Jour de soleil blanc et de brume=jour de toiles d'araignées et d'ambiances bizarres.

DAVE LPI by night, TEKE en biseau 5cm(3cm?), BEEN et TOM, KGB. PSOME aka SKAR 2KEF.

lundi 22 octobre 2012

I'm in the army now





Quelle magnifique photo que celle du DRAG...un tag, seul, avec un G qui swingue. DRAG, un de ces noms dont j'ai toujours vu une fraîche cargaison à chaque fois qu'j'étais à Paris(photo LesmystèresdeParis)

Si quelqu'un possède cette pub Krylon que j'avais trouvée sur un fotolog il y a quelques années, qu'il me le dise, je la veux!

vendredi 19 octobre 2012

Vous offre 1 an de films!









En regardant ces photos, encore et encore(j'pense que j'dois les regarder une heure par jour au total), minutieusement, en analysant tous les tags autour, les recoins, les matières du support, les couleurs de la photo 20 ans d'âge, les flows, essayant de deviner quelles marques de sprays ont été utilisées, comment le mec a tracé sa pièce je suis en extase. 

Mais surtout, si je poste ces photos précisément, et pas d'autres des centaines dont HIPY nous a gratifié récemment, c'est pour un point: la jouissance d'un pont vierge(même si le DANGÉ n'est techniquement pas sous un pont).

Quoi de plus agréable et de plus beau que de découvrir et déflorer un endroit où seuls quelques cheminots et clochards sont passés? 

Je n'en ai personnellement croisé que peu, né trop tard...Mon meilleur souvenir reste un petit pont à voie unique à Maubeuge, perdu qu'j'étais avec des Sympa Spray Noir Mat que j'venais d'pécho. Le plaisir d'apposer quelques getas au cap d'origine sur un mur brut, rien de tel. Se dire qu'un autre passera là et se dira "merde qu'est-ce qu'il est venu foutre ici ce con?!?".

La pièce de BECK est complètement intestable niveau Style. Avec le SKP(par SPEK) et le PKT(par SLEEK) à côté ce pont était juste dingue comme on dit maintenant. L'écluse de Lambersart, le BECK avait été repassé, je n'vais pas encore une fois répéter par qui...

Le TWONER est dingue aussi, et m'amène à cette réflexion: les Sparvar ont vraiment amené le graffiti européen à un niveau incroyable de violence visuelle, jamais égalé à mon goût depuis. 

mercredi 17 octobre 2012

Interview SK: EVOK & DIADEM


SK...J'en avais vus quelques-uns dans mes magazines de provincial fin 90, mais sinon de mes propres yeux jamais, et à vrai dire les noms de leurs membres m'étaient inconnus jusqu'à ce que début 2000 Internet commence à proposer une médiatisation parallèle. Alors dans ma quête de savoir et de remise en ordre des choses, j'ai tapé un brin d'causette avec EVOK et DIADEM. Autant vous dire que ne serait-ce que cette première photo suffirait à me redonner foi dans le graffiti.





Comment était perçu le fait de s'auto-proclamer Rois de l'Argent à l'époque à Paris?

EVOK: Je pense que comme toujours certains ont du le prendre au premier degré, et/ou se dire "putain pour qui ils se prennent avec leur styles en bois". Nous on s'en branlait, regarde les significations de certains blazes et crew : ça valait pas mieux. C'était juste un blaze, un clin d'oeil au fait qu'on s'était rendu compte que c'était le plus gros de notre pratique, basta.

DIADEM : À la base SK voulait dire Serial Killaz. À l’époque on était à peu près les seuls avec les KCA a faire des chromes dans la rue, c’était peut-être un peu prétentieux aux yeux des autres groupes mais il fallait bien un nom qui pète et plus cohérent avec notre activité Chromatique!!!

Pourquoi cette fascination pour le Chrome?

E: C'est d'abord la base à mon avis, et à plusieurs niveaux. Techniquement(du moins à cette époque) le chrome pouvait passer partout. Tu prenais une chrome et une couleur de contour et c'était plié(pratique). Avant c'était chiant sur certains supports, la chrome ne réagissait pas tout le temps bien, et surtout, les contours passaient pas forcément bien. Donc fallait taper des Buntlack, Auto-K, Belton ou des "Goudron" pour être peinard(le pouvoir de recouvrement n'était pas aussi facile que maintenant, sans parler des caps). Je me souviens, fin des années 80, début 90's, j'étais allé à la Goutte d'Or: BOXER "animait" un espace pour les jeunes. Je me rappelle de ce qu'il m'avait dit: "Au début tu dois faire que du chrome. Du chrome, du chrome et encore du chrome. Après quand tu auras acquis la technique du chrome, plus rien ne sera un problème pour peindre". Je ne dis pas que j'ai suivis ça à la lettre, mais avec le recul j'ai constaté(toujours par rapport aux contraintes techniques de l'époque) que c'était pas faux. En tous cas, j'aimais bien cette réflexion.

D: Pour ma part le chrome est la base du vandale, plus jeune je voyais des blocks de BANDO, SHOE...Plus tard SHEST, RENO, NISE...c’est vraiment ce qui ma attiré dans ce milieu et ce qui me faisait le kiffer. Aujourd'hui encore je m’extasie plus sur un chrome même d’un graffeur que je n’aime pas avec des lettrages asymétriques, un contour qui coule, que sur une couleur nette et sans bavures. Le chrome reste la manière la plus efficace de se faire connaitre lisiblement aux yeux des passants et des autres graffeurs.

Est-ce que BOXER, comme d’autres pionniers, jouissait d’un statut de demi-dieu?

E: Demi-dieu…à ce point? BOXER est un des pionniers ici, perso, ce sont les premiers tags que je me souviens avoir remarqués avec ceux de SQUAT(que j’avais vu tagguer live en pleine rue(vers 84-85 je crois). J’étais plutôt jeune à cette époque, genre une dizaine d’années…

Parenthèse: je me souviens des rumeurs dans les média, comme quoi «ces graffiti» n'étaient autres que des marquages de gitans pour de futurs cambriolages(ah ah!). En l’occurrence, ledit code de marquages remonte plus loin historiquement…C'était déjà du grand carnaval dans la presse au niveau du graffiti.

Moi j’ai commencé après, au collège, un an après la sortie du combo Spraycan Art et Subway Art(vers 86). Le père d’ATOMTWO avait rapporté les deux bouquins de NYC. ATOMTWO a apporté Subway Art au bahut: ça m’a retourné le cerveau. Premières années à trainer dans la rue…premiers tags. Moi je me foutais des maths et du reste, mon but dans la vie c'était de faire des logos. Quand j’ai vu ce livre, et capté qu’on pouvait avoir l’idée de trouver un nom et de le dessiner pour ensuite le propager(avant le web du coup)…je me suis dit «bingo», voilà!

Pour revenir à la question, «BOXER un demi-dieu», non(le terme est un peu fort), mais une figure oui! Un gars respectable avec un vrai tag, un vrai style, et une présence de ouf.
DONDI, CASE2, LEE, et putain SKEME quoi…merde! Ça, ça m’a vraiment fait halluciner(et c’était complémentaire avec les murs de MODE qu’on a vu proliférer au début des 90’s ici)!






Comment avez-vous vécu votre «retraite» jusqu’à votre «retour»? J’ai l’impression que pas mal d’anciens connaissent une seconde carrière grâce à FB et aux livres comme Descente Interdite.

E: Simplement, la vie quoi.

Quand j’étais «jeune» je me disais que la vie c’était le graffiti, que les gens ne savaient pas ce qu’on pouvait ressentir, que je peindrais jusqu’à 70ans…Et puis, tu commences à bosser, les responsabilités de la vie, le temps, etc. J’ai pas arrêté pour autre chose que ça: des responsabilités. Vivre du graffiti n’a jamais été mon but non plus comme certains qui continuent et essaient de vivre de ça. Quand je dis «arrêter» c’est «ne plus maintenir un rythme», ne plus être dans la course.

Il y a un manque oui…ça c’est certain…mais on compense avec d’autres choses. Et tu as toujours un œil ouvert quand tu es sur le terrain. J’ai pris autant de plaisir avec mes dernières peintures, que j’ai d’ailleurs faites en solo pour la plupart(murs à Berlin, PC à Paris, rails, etc.), même si le rythme était d’une par an(par exemple).

C’est ça l’essentiel au final non?

Aujourd’hui? Pas de retour à proprement parler, plus une peinture «annuelle» de plus, et peut-être pas solo oui.

«Don’t call it a come back»

D:Je ne pense pas vraiment être à la retraite, il est vrai que depuis 1997 le rythme des cessions avait considérablement baissé pour devenir quasi-nul en 2000, nos vies familiales et professionnelles ayant pris le dessus sur notre activité «d’artistes de rues». Ce qui me faisait le plus kiffer était les sessions à deux minimum sur des plans tels que tunnels, voies ou rues à l’époque c’était quand même plus compliqué ne serait ce que pour trouver des endroits pour peindre ou pour taper des bombes le résultat qui en découlait étais très satisfaisant voir jouissif compte-tenu des embuches. J’ai fait des plans tout seul mais je préfère quand même peindre en groupe c’est une autre ambiance et c’est plus ça qui me manque par rapport à cette période. Aujourd’hui pas de comeback mais quelques peintures entre amis. Quant à FaceBook je considère ça plus comme un press- book virtuel nous permettant de poster des images rares pour ce qui est de certaines d'entre elles et de les partager avec des gars qui ne nous connaissaient peut-être pas forcément.










Comment cette quête d'une couleur quasi-exclusive, le Chrome, se déroulait-elle? Les racks étaient-ils assez fréquemment remplis pour votre satisfaire votre appétit?

E: Oui assez, faut dire qu'on passait pas mal de temps à faire la tournée des plans. Un des plus cool(avant que ça soit trop grillé) était ce grand magasin situé à Hôtel de Ville. Là y'avait des Aspect Chrome(le bonheur): on arrivait et on prenait tout le stock. Celles-là elles défonçaient, c'étaient comme un miroir. Et puis vint le jour où l'un d'entre nous a été béni: permis de conduire, là c'est devenu n'importe quoi. On partait évidemment hors de Paris dans tous les shops(et là y'avait de la Belton!)

Existait-il un règlement interne qui interdisait aux membres d'utiliser une autre couleur de remplissage?

E: Ah ah! Non! Et tu sais bien qu'on ne faisait pas que du chrome.






Une question que je pose souvent à propos du chrome: voit-on sa vie dedans?

E: Et bien, après coup, en ressortant les archives, on peut dire que oui, d'une certaine manière.

15 années ont passé. Portez-vous un regard lointain et détaché ou était-ce hier et avez vous le blues?

Cf réponse précédente pour moi(EVOK)

Noir, rouge, bleu, vert, le contour a-t'il une importance et une signification?

E: Encore une fois ce sont des combinaisons de base, y'a pas de secret, le noir était par défaut une des couleurs de contours logiques pour un chrome. La combinaison contours rouge est une base aussi(nickel avec remplissage blanc aussi). Mais ça c'est pas une touche perso, tout le monde le faisait et le fait encore. Le chrome/contours noirs/doubles  contours bleu par contre, c'était un peu notre signature récurrente, oui.

D: je pense que le chrome peut se combiner avec tout. De toutes façons je peignais-trop- vite, et je ne laissais jamais le temps au chrome de sécher. Du coup, mes contour étaient toujours un peu crades et transparents...quelle qu’en soit la couleur.






DIADEM dis-m’en plus sur ton nom et sa signification. Autant EVOK faut pas chercher midi à quatorze heures, autant DIADEM on s’demande. Et puis d’un point de vue nombre de lettres et difficulté à les enchaîner c’est pas les plus faciles! I’a une histoire qui va avec? Une genèse magnifique?






Aucune signification particulière, simplement à mes débuts je posais DEAONE et un jour en faisant des extérieur en station avec DONER (SDC-357MP) et d’autres gars j’ai vu des guettas de DEANER et plus tard avec Fléo (LCA-SK) un graff de DEALITE sur la petite ceinture je crois, je me suis dit que je ne pourrai pas me démarqué avec un blaze pareil. J’ai donc décidé de reprendre mon premier geta STEN mais je ne trouvais pas ça terrible. Un soir en griffonnant des feuilles j’ai trouvé DIADEM. C’est vrai que les lettres n’étaient pas faciles à assembler mais je m’y suit fait. 

Désolé pour la genèse magnifique !!!






Mon blog porte son nom pour une raison simple: au-delà du cap d’origine point de salut(excepté le fat-cap Décap’Four mais alors uniquement quand les contraintes l’exigent pour le remplissage). Pour parler de toutes ces conneries de caps de bomb-shops je n’aurais que cette citation: «Tu fais un amalgame entre la coquetterie et la classe»  du  grand philosophe Georges Abitbol. Vous avez quatre heures. À vos copies.

E: On en parlait pas plus tard qu’hier avec WEISS, DIADEM et SPIRAL.

On a tous du rab dans les placards mais on parlait des bombes et des trucs de maintenant (sans être des vieux cons, mais presque). En fait, je disais que je prévoyais pas de me coller un skinny ou autre merde sur mes bombes pour un futur chrome, que ça me gonflait «d’attendre» que la peinture sorte. Cette putain de mollesse et lenteur de ces caps. Ce flot mou, c’est de la merde. Ok c’est cool ton truc est propre: super. Mate les BANDO et autres gars, ils avaient des skinnys? Ça rejoint ce que je disais à propos de mon entrevue avec BOXER et ce que lui conseillait(commencer par du chrome).

C’est très bien tout ces trucs, et tant mieux pour tous(on a connu les skinnys etc. faut pas mentir). Mais avec le recul je m’en branle. C’est pas ça qui rend ton lettrage beau. Demain si je dois faire un chrome avec du cap d’origine, je suis content, je m’en tape. Tu te vois dire «merde j’ai pas de caps, j’annule»? Ah ah! Laisse moi rire.

Tout ça a atteint un level!..Les Fanzines sont devenus des magazines de ouf, les caps skinny etc. sont déjà sur la bombe(vivement l’Iphone qui trace tout seul ton truc via vidéo-projection), les beubons j’en parle même pas…et surtout, ô magie, le numérique: les gars peignent pour faire une tof et la balancer sur le web(!) Autant rester chez toi et poster tes dessins sur Facebook!

Que leur truc reste 22minutes, c’est pas grave, ils posteront sur le net. Le graff existe. Mais c’est de la merde ça sérieux…
C’est arrivé à TOONS il y a peu: le gars repassait un bout de son truc frais de la veille et lui sort «T’as la photo non?»!

Le truc c’est qu’avec le recul c’était marrant d’aller taper les Décap’Four dans le placard et au supermarché pour avoir un fatcap, mais ça c’est juste une anecdote qu’on a tous (parce qu’au final on avait un fatcap comme ceux de maintenant en shop). Y’avait aussi la phase de foutre une aiguille de seringue au bout des caps pour faire skinny. BANGA(entre autres) se servait de cette technique il me semble…

Bref, faut vivre avec son temps aussi….On va faire quoi? Punir les gens qui peignent aujourd’hui?

Pour nous, «au début» de notre période c’était encore comme ça, c’est tout: les Décap’Four, les Krylon, les Buntlack, les Auto-K, Belton, Julien Décor, la Corio de Belleville, le bleu de méthylène en poudre, la bricole pour changer les mèches des quinzes, etc…Mes premières bombes elles avaient des caps femelles, c’est pour dire.

Bref, pour revenir au trait proprement parler:

Passer 6 heures à foutre de la couleur dans tous les sens ça me gonflerait encore aujourd’hui, et je mate pas trop ce genre de pièces même si j'apprécie le travail fourni sur certains murs. Mais je kiffe plus le spectaculaire: le taff exécuté avec risque, le travail pensé dans un contexte qui ne laisse pas de temps. J’ai «plus» de respect pour un mec qui grimpe faire un toit en chrome, un tromé, un train, des voies, des tunnels, une rue…Et puis ça fait plus partie du paysage urbain…Les «murs» tu dois aller les voir dans les «terrains»(ou dans les mags et sur le web ahah !), tandis que les tunnels, les voies etc. c’est du «tous les jours».

Je suis content d’avoir vécu l’époque de gars comme SHEST.

Le mec utilisait le contexte, le support et lâchait ce qu’est l’essence même de la lettre: de la typo pure, dure et parfaite. Un gars comme ça, c’est ce qui me manque le plus dans ce que je vois aujourd'hui(dans mes trajets). Quand je remate les tofs que j’ai shootées des pièces qu’il a faites…putain, merde, ça n’a pas vieilli. Ça serait fait maintenant, j'apprécierai autant.

Beaucoup de pièces des années 70-80(sur métro/NYC) me faisaient penser à des pubs, ça vient de là finalement, un visuel accompagné ou composant un mot, un nom…Donc arriver à maitriser la lettre à l’état pur(typographique), sans artifices…ça devrait pas être ça le graffiti en fin de compte?

En design on dit toujours «ce qui est le plus simple visuellement est le plus dur à réaliser», je pense que c’est juste.

(Apres la philosophie d’Abitbol évidemment)

D: J’ai pratiquement fait toutes mes peintures, du moins jusqu’en 95/96, au cap d’origine et au décap’, à l’époque ils étaient dispos sur les bombes du même nom, je me souviens même d’un Monoprix de mon quartier ou nous allions tous les deux jours pour y prendre leurs bombes de peinture noir et blanche qui étaient en fait des KRYLON. On y dévalisait les Décap’Four. Un jour on y est allé avec DEVIZ je crois, le vigile nous regarde avec un sourire en coin en nous montrant avec ces yeux la vitrine d’alcool: il y avait mis les bombes de peinture et les Décap’Four...«encore un plan de cramé!!!». Le problème quand un plan était bon c'est qu'on ne savait pas s’arrêter donc à un moment ça devenait compliqué, donc on essayait de faire des "plans payés"(déco de magasins, etc.). La peinture était fournie(on en grattait plus que ce qui était nécessaire). Là on a découvert ce qui allait avec cette notion d'achat, de "légal": les skinny avec lequels les contours étaient quand même un peu plus propres.

Ceci dit je me souviens que c'était pas ouf encore à cette époque: les caps se bouchaient vite et leurs débit était quand même très lent. C'était donc à l'opposé de ce qu'on cherchait pour des plans vandales tels que les "pleine rue" ou des périphs, etc. Là tu dois aller vite...Donc les skinny, non merci !

Pas d’amalgame :
*La coquetterie c’est une belle couleur bien propre dans un terrain à l’abri des regards
*La classe c’est un chrome un peu crade rempli à l’arrache sur l’Avenue de l’Opéra !!!








Merci pour le temps que tu nous as offert et bonne continuation.

Dédicaces(DIADEM): à PAPA, NEPSO & MARKUS: que vos âmes reposent en paix et que Le Seigneur veille sur vous.

BDB, RESA, DEVIZ, COCO, IDIR, FLEO, 1DEAS, WEISS, EMA, FORM, TOONS, DONER, JAY SMITH, STRS, HOBSAY, Dino-Steuko , AYE, SKIZO, WOODY, JACK2, SMO, DAO, APNE, NOISE, DOEN, SEN.C, EXPER, EAS, TORE, SPIRAL, LEGZ, ATOMTWO, ASTRE, VIDDA NEDIA, WILLCO, LE 13E, LE 18E, LES 4CH, SAC, TGA, TSM, KCA, LCA, VAD, MFC…Ma Famille et tous ceux que j’ai côtoyé ou affronté qui m’ont fait aimé le graffiti PEACE!!!





mardi 16 octobre 2012

Mode d'emploi






Vous m'excuserez d'encore une fois publier des photos qui ne sont pas de moi mais devant une telle déferlante de beauté je ne peux que m'incliner. Merci Mat Jacob.

lundi 15 octobre 2012

Bons plats et petits plats.






Quoi de plus beau qu'une photo aux dominantes jaunes? Autant vous dire que je m'évade complètement avec des trésors pareils...

Photos courtesy of TSM bien-sûr. Ou d'un autre..?

dimanche 14 octobre 2012

Des flics devenus voleurs.




En fin d'matinée, comme à chaque fois qu'j'passe chez ma mère, j'feuillette La Voix du Nord...Et là, page 24, presque pire qu'un nom connu dans la nécrologie, ceci:






Cette droguerie était "ma" droguerie. 

La plus vieille que je connaissais, ouverte depuis 1946. La première fois où j'y suis allé, il y a pas loin de 10 ans, j'avais déjà trouvé une Novemail Orange à Wattrelos. Mais là, à Lys-lez-Lannoy, j'allais découvrir Le Paradis Novemail. Des produits de la marque partout, des pots de toutes les époques, et surtout des sprays à foison. Noir, Argent, Or, Jaune Métallisé, Bleu Vif, Jonquille, Vert Clair...

À chaque fois que j'y retournais je trouvais des merveilles: applicateurs à cirage, teintures, présentoirs à pigments en tube Novemail, etc. 

Cette droguerie était un musée, rempli à la gueule de vestiges d'un siècle de consommation. 18 pièces dont 12 habitables, pleines de papiers peints et produits chimiques en tous genres. Heureusement, Papy et Mamie n'étaient pas sur place. Ils devaient être chez le kiné ou ailleurs.

Papy et Mamie étaient des témoignages incroyables de la vie française du 20ème siècle, des looks dans leur jus, mais surtout les histoires de Papy.

J'y allais presque que pour ça depuis 3 ans. Pour écouter tout c'qu'il avait à me transmettre. Il semblait tout savoir, sur tout. Chimie bien sûr, physique, mécanique, météo, etc., mais le mieux restaient ses anecdotes drôlissimes sur la Seconde Guerre Mondiale, quand il faisait les 400 coups aux officiers allemands lorsqu'il était au STO.

Un jour, il m'a ramené un carton de la cave. Je le soûlais tout l'temps pour qu'il y aille, parce qu'il me disait avoir des "trucs" en bas, mais qu'il n'était pas en forme pour y aller. "La prochaine fois!". Et à chaque fois, il m'endormait avec une histoire de quand il travaillait chez Citroën ou sur les mensonges qu'on nous sert tous les jours. Et ce carton, tkt comme on dit. Il était rempli de 4 sprays, mais alors v'là la spray qui trônait dedans: une Novemail première époque, Aluminium Hautes-Températures. Style "grenade-can". 

Autant vous dire que ce monsieur était un peu mon troisième papy.

Une autre fois je lui avais acheté tout ce qui lui restait en aérosols. Des Belton folles, Lila Velours, Gris Souris...celles avec la roue et le panier en osier, tellement pigmentée que ça en était gênant presque. Avec un fat, la jouissance.  Des Julien, des Casalac, des trucs bizarres, plus des pots par dizaines.





Heureusement les pompiers ont maîtrisé rapidement le feu apparemment. J'irais voir cette semaine si je croise un de ses fils, ou lui...En espérant que quelques sprays aient survécu au sous-sol...

Quelques sympathiques choses croisées, histoire de me remonter un tout p'tit peu l'moral.






vendredi 12 octobre 2012

Interview SHERO TSM: Tout Simplement Mortel


Internet c'est tout d'même un bel outil, qui permet au détour d'une page FB il y a un peu plus d'un an de rencontrer SHERO TSM. J'avais envoyé les questions à l'époque, 2-3 relances, et voici les réponses et une discussion agrémentée au fil des mails.



Tout Simplement Mortel...Un nom plein d'egotrip, d'attitude, totalement représentatif d'une époque. Comment tu raconterais ce qu'il en était plus de 20 ans après?

Une époque où les jeunes de tous bords, cités comme beaux quartiers, faisaient des conneries, pas pires, pas meilleurs qu’avant ou que maintenant, un moyen de s’injecter de l'adrénaline, d'être reconnu, d'être avec sa bande de potes, de faire un truc de nouveau pour l'époque, qui démarrait, donc intriguait au début, puis c’est vite devenu trop pour la population, ras-le-bol des dégradations, concentrées à Paris et région parisienne, et Marseille, peu en province, puis la contagion après 92 à toute la France.

Là je rectifie! En 1987 dans la plupart des villes de province il y avait des pionniers, et dès 1988 c’était cartonné! 1992 c’est plutôt l’apogée, et forcément après, la descente...

Ca ne m’a pas marque, j’ai été dans le sud, dans l’ouest, je n’ai rien vu sauf à Marseille, alors que Paris en 90 était couvert, grosse déferlante AEC, MKC, VEP, etc.

La meilleure marque pour le chrome(argent) à l'époque?

Je suis pas un pro, mais on allait se fournir à Blanc-Mesnil dans la zone pavillonnaire, je ne me souviens plus de la marque mais ça couvrait bien et en plus on pouvait mettre de la couleur dessus sans qu’elle soit absorbée comme avec la Krylon.









3 mecs méconnus qui pour toi auraient dû avoir leur quart d'heure de gloire médiatique?

Je citerai REMOZ, JP, ACE.

Tu peux m’en dire plus sur eux?

Pas grand-chose a vrai dire, car je n’ai vu que peu d’œuvres d’eux mais c’est aussi pour ça, car le peu que j’ai vu notamment a Garibaldi montrait qu’ils maitrisaient leur style, la technique et je trouvais qu’ils étaient en avance par rapport a ce que l’on voyait en 89.

Des projets en cours dans cette effervescence éditrice?

Question graffiti, j’ai arrêté en 91, serré par les flics dans le métro, ça m’a refroidi, j’ai vu d’autres autour de moi prendre pour plus, ça nous a tous refroidi et on s’est calmé. Pas de projet en cours, juste partager les photos de l'époque et se rappeler les bons souvenirs…comme des petits vieux.

T’as quand même un sacré paquet d’archives mortelles...Tu prenais beaucoup de photos? Est-ce qu’à un moment on ne devient pas spectateur malgré soi? 

Spectateur, mais pas malgré soi car pleinement acteur, le but était de piocher des styles, garder des souvenirs, comparer, analyser, plus que simplement collectionner des photos. 










Comment les nouvelles phases de tags naissaient à l'époque? Grattage de papier? Voyages? Eclairs de génie?

Je pense que ceux qui pouvaient voyager régulièrement étaient les plus chanceux pour s'inspirer d’autres styles. Sinon, c’était les sketchs, le tour hebdomadaire de tous les terrains pour voir ce qui sortait, les photos, les inspirations volées, on voyait le freestyle se développer même si LOKISS était déjà des années en avance, suivi par JAY et MEO. Du génie peut-être pour certain, du style ça c’est sûr et il y avait une multitude de lettrages et de styles. Puis on a commence à voir des familles de styles se regrouper, quand MODE a fait son LUCREZIA en rose à Bir Hakeim, tout le monde s’est mis a faire du rose, bleu pâle, le style Quai de la Gare 90/91.

Ah ouais à ce point-là? Je savais que MODE était influent, mais pas à ce niveau...

Il me semble que ça a déclenché certains styles. Mais bon d’autres diront le contraire ou un point de vue différent. Dès que MODE a sorti ces couleurs, son lettrage avec les «E» et «S» comme le SCHEL, ça a été le début d’un autre style chez tout le monde.








As-tu retrouvé grâce à Internet des photos de tags/graffs dont tu désespérais de revoir la trace?

Oui absolument, c’est magique, mais il y en a tant qui restent encore dans les boites à chaussures, il faut que leurs propriétaires se décident à partager pour leur donner une nouvelle jeunesse.

Que penses-tu de l’intellectualisation du graffiti? De mecs comme moi qui cherche à faire parler les gens, à les pousser à expliquer, à parler, parler, parler...

Dès le début il y a eu une recherche d’analyse du mouvement par les sociologues interrogés dans les journaux suite aux éclats dans le métro, ou a la télé qui couvrait la montée de cette nouvelle culture. Donc rien d’étonnant, de révoltant, ou d’anormal à ça. Le graffiti était lié au rap et à toute cette nouvelle culture, à l’époque combien de fois on a entendu que ce n’était qu’une mode passagère. La réalité a montré que c’est maintenant entré dans les mœurs, le rap, c’est ancien, déjà vu, on aime, on n’aime pas, affaire de goût mais ce n’est plus le moyen d’expression clandestin, nouveau, revendicatif, porte voix de la jeunesse, comme décrit à l’époque, le graffiti c’est pareil. J’imagine que les jeunes d’aujourd’hui le font pour les mêmes raisons, à savoir la gloire, le sentiment de reconnaissance au sein d’un groupe d’avertis. Donc continuons à analyser le phénomène, surtout à faire parler les anciens pour revigorer la nostalgie et les souvenirs, c’est tout ce que je tire des interviews. Je suis plus friand des trucs croustillants, des aventures, des embrouilles etc. que du pourquoi comment cette culture.

Que penses-tu de la carriérisation du graffiti actuel? Avec des mecs qui peignent depuis 10-15 ans, comparativement aux carrières très courtes des débuts?

Je ne suis pas impressionné, s’ils sont heureux et se réalisent ainsi, je suis content pour eux mais sans plus. Pour moi le graffiti c’est un moment de jeunesse, de la déconne, de l’interdit, un truc de potes, pas trop un business, un avenir. Mais bon il y en a pour qui ça marche et c’est tant mieux. Je ne vais que rarement aux expos de trucs récents, plus intéressé par les trucs anciens. Je suis reste bloqué aux années fin 80-début 90.

Étant moi-même complètement bloqué en 1993-94(graff, musique, vêtements, etc.), je comprends parfaitement! Mais pourquoi aimes-tu autant ces années? Est-ce le Style, les traits, les couleurs? Précise-moi ce qui te plait le plus dans le graffiti de l’époque. 

Plus simplement parce que c’est une époque que j’ai vécue. Je peux me comparer, comparer ma technique à ce que je vois de cette époque car je sais par où on est tous passer pour arriver à faire ce qu’on faisait. Quand j’ai arrêté, je ne m’y suis plus intéressé pendant des années. J’ai perdu mon book, à priori prêté pour une longue durée a MEGATON, et j’avais d’autres centres d’intérêts. Quand je m’y suis re-intéressé, par hasard, au détour de cette page, j’ai vu que le style, la technique, les inspirations des trucs récents avaient tellement évolué, que j’en avais perdu mes repères, mes bases, si bien que inconsciemment, je n’accroche pas et je cherche a retrouver mes repères a savoir les noms que je connais, le style, la technique que je sais comparer, apprécier. Les trucs récents ne me parlent pas, c’est trop propre, trop recherché, moins interdit, trop pensé, aseptisé, trop similaire de par le monde. Alors que dans Spraycan Art, chaque pays a son style, son identité.

2012 ça va être comment?

Dur, très dur et 2013 sera pire, on avait dit la crise financière derrière, c’est pas vrai et la crise économique n’est pas prête de se terminer. 

La civilisation court-elle à sa perte, et si oui dans combien de temps? Moi je rêve que l’être humain disparaisse, j’estime qu’on a fait trop de dégâts à des millions d’années d’évolution. 

C’est louable, j’ai juste l’instinct de survie, donc je ne souhaite pas notre perte, mais plutôt des jours meilleurs. Mais bon, il faut faire avec ce nouvel ordre des choses, qui comme les Trente Glorieuses, les chocs pétroliers etc. façonnent irréversiblement notre monde, vivons avec et tirons-en le meilleur. Il y a plein de truc sympas à faire et à vivre.

Une question pour moi?

Qu’est ce qui t’attire le plus dans le graffiti ?

L’insouciance, l’extase de la contemplation des couleurs, ce qu’elles évoquent, leur pouvoir poétique. Comment une personne peut écrire une histoire sans fin, juste avec un nom, dispersé ci et là jour après jour. Le bruit de la peinture et du gaz qui sort de la spray. Les rencontres avec les droguistes-quincaillers. La découverte de la ville, de son histoire, de son architecture. Caresser mes briques rouges, et les maquiller avec du chrome. Marcher le long des voies ferrées, et être hors du temps social. Je pourrais continuer pendant des heures, les gens ne se rendent pas compte de tout ce qu’englobe le graffiti. 

C’est poétique, pour moi c’est plus la gloire, l’adrénaline générée par l’interdit, le style quand je mesure l’effort et le compare a ce que je sais faire, l’endroit, la compétition, la comparaison avec d’autres.

La recette que tu réussissais le mieux? 

Le block argent avec contour couleur ou le block-letter de base, bien gros façon tunnel métro, je n’avais pas les proportions dans l’œil, emmerdant quand on fait du grand format sur les murs.