mercredi 15 décembre 2010

Merci la sableuse

Le Sock est l'un de ses fameux tags au cap biseauté maison, spécialité des TSV. Il doit faire partie de la session que j'évoquais à l'occasion de ma découverte de la "Porte", avec le Duke bleu, le Beck-Spek et le Enzo rouge. Le deuxième tag est un Sleek dont le K a disparu, ou n'a jamais été fait, à cause d'une bombe bouchée, ou vide, quelques points coulants trahissent un problème en bas du mur. Le S en throw-up est au terrain de Boniface, l'un des playgrounds les plus fréquentés de La Madeleine, notamment pendant la transformation du terrain de Rostand. Une fresque ornait les murs à côté. Si quelqu'un s'en souvient qu'il me fasse parvenir toutes les informations que sa mémoire lui octroie! Le poste électrique comporte un tag Joek, devenu depuis un photographe attitré dans toutes les soirées hype de Lille. Il avait participé à "l'expédition" dans l'usine Sedpa, relatée dans Cap Nord dans l'itw de Sleek. La maison avec les poupées est habitée par l'un de ses "couples" mère-enfant si typiques du Nord, la mère a ouvert sa porte, et m'a demandé ce que je faisais, je lui ai répondu que je photographiais sa maison. "Pourquoi?", "Parce que je la trouve belle!", "C'est pour le journal?", "Non non pour moi", s'en sont suivi quelques menaces et insultes baragouinés dans ses dents pourries. Le fils était en retrait. Le peu de l'intérieur que je pouvais apercevoir valait cent fois la collection de poupées. Le tag Edge est l'un de ses tags devant lesquels j'ai du passer mille fois(pas loin) et que je n'avais jamais vu.









vendredi 10 décembre 2010

samedi 4 décembre 2010

B-Boy Isham




Tu fais partie de la première génération Hip-Hop en France. A Maubeuge aussi ça a commencé un dimanche après-midi avec Sydney?

Maubeuge et le HH c'est une drôle d'histoire : pour ceux qui ne connaissent pas la ville, Maubeuge est une ville connue pour son Clair de Lune imaginaire(merci Bourvil), son zoo, sa kermesse de la bière et ses 30 000 habitants(début 80), son architecture également: un peu avant la fin de la guerre, fin 1944, le gouvernement provisoire de Charles de Gaulle choisit André Lurçat comme architecte en chef de la reconstruction de Maubeuge. Ce sera le plus gros chantier de sa vie, le site idéal pour une redéfinition totale du concept urbain, le résultat, c'est que Maubeuge, tout du moins le centre ville, ressemble à une ville balnéaire...mais sans la mer, un peu frustrant, avec des logements identiques, carrés, sans âme. La construction des cités autour du centre, plus tard, fut bien plus à l'image de ce qui se fait dans les banlieues, de gros ensembles, fermés sur eux mêmes.
À la fin de la guerre, plusieurs industries s'installent dans la région, mais dés les années 60 c'est la récession. La situation se dégrade jusqu'à aujourd'hui. Maubeuge est la ville la plus jeune de France avec le taux de chômage le plus élevé par rapport à sa taille. Le chômage et une population jeune dans un environnement culturellement et socialement désert, on sait ce que ça engendre. Maubeuge est devenue une plaque tournante, soit tu faisait du " biz", soit tu prenais le train et aller travailler à la capitale, cette 2ème option, du fait de la densité de jeunes qui allait remplir les chantiers parisiens, à littéralement transformé Maubeuge en grande banlieue parisienne. À 18 ans, c'était normal de faire les boites d' intérims et de loger au foyer Gambetta, le destin à fait que la rue des boîtes d'intérim, à Paris, se nomme la rue de Maubeuge.
Des échanges(dans tous les domaines) sont nés entre Paris et Maubeuge, et parmi ceux là, il y a eu le Hip-Hop, l'émission de Sydney à la télé a contribué à asseoir cette culture mais n'a pas été un déclencheur à proprement parler, certes, beaucoup de jeunes répétaient les pas de danse sur un carton et certains ont même participé à l' émission(Jérémy Doge RIP ), mais, le HH était déjà là.
Paris nous a amené le graffiti avec un maubeugeois qui est parti avec sa famille vivre à St Denis et qui revenait régulièrement dans le Nord, quand il est revenu, il se faisait appeller Creat et faisait parti des TFA(The Fantastic Artists) avec Rams, son frère.
La danse et la musique ont commencé début 80, et cela s'explique par la proximité avec la Belgique cette fois. À 10 km de Maubeuge il y avait le club HH européen!!!, le Las Vegas, tous les b-boys de l'Europe entière se donnaient rendez vous à Mons, plus précisément aux abord du SHAPE(OTAN) où les marines américains, la plupart des afros, nous ont fait profiter de ce qui se faisait aux states d'une manière simultanée, à 10 km de Maubeuge tout les weeks-ends nous étions aux States. Et nous dansions sur les nouveautés en direct. Je te passe les concours de danse et de MC, nous étions au coeur d'un truc et nous n' avions rien à envier à ce qui se faisait au Globo. ;-)


A quelle époque as-tu arrêté de croire au Hip-Hop zulu-tiquement parlant?

Je n' ai jamais été trop ZULU, dans le sens, Peace Love and Unity, nous c'était plutôt : Havin' fun ! Je n'ai pas de photos de l'époque mais tu peux me croire, j'étais à fond, le style, la coupe de cheveux, le tag, le rap, un peu la danse(mais très peu), on était tellement à fond qu'on se faisait chambrer par les autres gars du quartier, qui pour la plupart écoutaient du reggae, Thiéfaine ou Gainsbourg, avaient le look broshing, 501, Adidas Torsion et fly jacket, nous c'était Starter, coupe plateau, baskets Troops, BK, FILA, Pat Ewing...Aujourd'hui ils écoutent tous du Rap et ils rappent tous dans les quartiers hahaha!
J aimais l'énergie et les beats du début des année 90, east coast ou west coast, Young MC, Das EFX, Public Enemy, Dre, NWA, Third Bass, LL Cool J, Rakim, Bid Daddy Kane, Nas. Mais ce que j'aimais encore plus c'était le rap anglais hardcore, j'adorais le Hardcore, Gunshot, Silver Bullet, Hijack, MC Duke...C'est quand il y a eu les sons à la Bad Boy Records que j'ai commencé à me dire que j'aimais pas ça. Quand le gros business à pris le dessus en fait.

Tu as participé avec ton groupe au cultissime livre "Rap en Nord", comment et quelles ont été les retombées? Concerts? Jalousies?

Ce bouquin est une grosse carotte. C'est l'exemple même de l'exploitation, du détournement de fonds publics, on nous a pris, on s'est servi de nous pour gratter des subventions pour faire un livre au final qui est moche(graphiquement) avec des photos horribles, le shooting c'était dans les locaux de Fréquence Nord à Lille, et on nous a jeté. La seule retombé, ça a été un concert devant la radio sur une scène pourrie. Le journaliste Sylvère Henry Cissé n'a jamais plus fait quoi que ce soit pour le HH régional depuis. Mais il a le mérite d' exister et de laisser une trace de la scène de l' époque.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, tu es un MC plus que confirmé, freestyleur de soirée certifié AOC. Tu as été, et reste j'en suis sûr, un grand fan de "Horrorcore rap" ou "Fast rap", anglais notamment façon Gunshot, Hijack et cie. Est-ce que c'est ce côté rapide et brut qui t'a attiré vers la Jungle? Le rap te lassait?

J' ai toujours aimé le fast style, et très vite je m' y suis mis. Ce style s'est perdu avec le temps(je parle aussi bien musicalement que lyricalement). J' était fan de Jamalski, Fu-Schnikens, etc...

Pour le coup, mon groupe préféré était Gunshot, ce groupe anglais m'a marqué et c'est clair qu'il est à l'origine de ce que j' ai fait par la suite dans la Jungle. Le rap était devenu trop mou, je ne m'y retrouvais plus, quand j'ai découvert la Jungle, j'ai retrouvé l'énergie de ces groupes. En ayant vécu à Londres, je me suis plongé dans les soirées Jungle où il y avait un DJ, un MC et vraiment une énergie positive et underground. C'est là que j' ai vraiment compris ce que devait être un MC. Un mec qui met le feu au micro et qui remue la foule !




Pourquoi n'avoir jamais enregistré après ton groupe?

On a enregistré mais j'ai aucune trace, mais on était tellement barré dans un trip hardcore, qu'on a refusé de signer 2 ou 3 fois, après nous on aimait faire la fête, les concerts, le live plutôt que s'enfermer et surtout on avait pas les moyens de s'acheter un sampler à l'époque c'était super cher(10000 francs le Roland).

Revenons-en au graffiti. Qu'en tu arrives à Lille c'est comment? La ville, l'ambiance, les murs, par rapport à Maubeuge?

Je venais régulièrement à Lille pour la musique, à l'époque je tagguais mais sans plus. Lille était belle! L'ambiance magique, l'Age d'or. Je connaissais bien les MCA, Edwar, Mask, Solda. J'étais connu plus comme un MC même si je tagguais(Shaman). Les rues étaient bien cartonnées, le Vieux-Lille était chaud, Sleek, Aspik, Ters, ce sont vraiment les styles de tags qui m'ont plu. À côté j'étais un naze en style. Par rapport à Maubeuge, c'était tout simplement l'opposé, Lille vivait. D'ailleurs je m'y suis installé par la suite. Rester à Maubeuge c'était pourrir ou mourir.

J'ai l'impression que tu fonctionnes par cycles de connexions...Tu peins beaucoup avec des gens pendant une période, puis solo, puis rebelote. Les LSD, Hipy, Eight, Aplick, LaM'1, entre autres. Aléas des amitiés et des plannings ou réel concept?

Les connexions: au hasard des rencontres. En ce qui concerne les LSD, j'ai habité à Moulins dans leur quartier, on a pas mal déliré ensemble et c'est avec Karo et Mastar que je me suis mis à faire des murs types fresques, c'était des oufs et on rigolait bien, on a fait des couleurs en illégal, c'était pas mal. Ce qui compte c'est l'entente humaine pour moi, et quand tu peinds tu es amené à te confronter avec les autres peintres, après ça passe ou pas comme dans la vie. Un truc que je sais pas faire c'est prévoir et calculer. J'emmerde les concepts lol.

Tu es un lettreur, qui doit gratter du papier comme jamais j'aurais le courage de le faire, non?

Je suis toujours en train de gratter, c'est devenu une obsession, je ne m'aperçois même plus que j'écris mon nom à force.



Tu as plus de 20 ans de graffiti sous le coude, où veux-tu l'emmener dans les mois et années qui viennent? L'ouvrir? Comme Smash ou d'autres sont en train de faire? J'ai l'impression que les old-schoolers ont résisté et lâchent maintenant prise, pour le plus grand bonheur de leurs pièces, qui s'aèrent, et développent de nouvelles idées. Si je fais une jam avec des Julien Décor et caps non d'origine interdits, t'es partant?

C'est une bonne idée! J'en ai ma claque de tous ces graffs kitchs avec les mêmes effets, ou ces Horpheans Kids. Je suis super chaud, back to basics!



mercredi 1 décembre 2010

It's not where you from it's where you at

Tout bonnement incroyable...

http://www.comperes.org/carriere.php

Un site qui regorge de sites abandonnés ou peu fréquentés, magnifiques.