En fin d'matinée, comme à chaque fois qu'j'passe chez ma mère, j'feuillette La Voix du Nord...Et là, page 24, presque pire qu'un nom connu dans la nécrologie, ceci:
Cette droguerie était "ma" droguerie.
La plus vieille que je connaissais, ouverte depuis 1946. La première fois où j'y suis allé, il y a pas loin de 10 ans, j'avais déjà trouvé une Novemail Orange à Wattrelos. Mais là, à Lys-lez-Lannoy, j'allais découvrir Le Paradis Novemail. Des produits de la marque partout, des pots de toutes les époques, et surtout des sprays à foison. Noir, Argent, Or, Jaune Métallisé, Bleu Vif, Jonquille, Vert Clair...
À chaque fois que j'y retournais je trouvais des merveilles: applicateurs à cirage, teintures, présentoirs à pigments en tube Novemail, etc.
Cette droguerie était un musée, rempli à la gueule de vestiges d'un siècle de consommation. 18 pièces dont 12 habitables, pleines de papiers peints et produits chimiques en tous genres. Heureusement, Papy et Mamie n'étaient pas sur place. Ils devaient être chez le kiné ou ailleurs.
Papy et Mamie étaient des témoignages incroyables de la vie française du 20ème siècle, des looks dans leur jus, mais surtout les histoires de Papy.
J'y allais presque que pour ça depuis 3 ans. Pour écouter tout c'qu'il avait à me transmettre. Il semblait tout savoir, sur tout. Chimie bien sûr, physique, mécanique, météo, etc., mais le mieux restaient ses anecdotes drôlissimes sur la Seconde Guerre Mondiale, quand il faisait les 400 coups aux officiers allemands lorsqu'il était au STO.
Un jour, il m'a ramené un carton de la cave. Je le soûlais tout l'temps pour qu'il y aille, parce qu'il me disait avoir des "trucs" en bas, mais qu'il n'était pas en forme pour y aller. "La prochaine fois!". Et à chaque fois, il m'endormait avec une histoire de quand il travaillait chez Citroën ou sur les mensonges qu'on nous sert tous les jours. Et ce carton, tkt comme on dit. Il était rempli de 4 sprays, mais alors v'là la spray qui trônait dedans: une Novemail première époque, Aluminium Hautes-Températures. Style "grenade-can".
Autant vous dire que ce monsieur était un peu mon troisième papy.
Une autre fois je lui avais acheté tout ce qui lui restait en aérosols. Des Belton folles, Lila Velours, Gris Souris...celles avec la roue et le panier en osier, tellement pigmentée que ça en était gênant presque. Avec un fat, la jouissance. Des Julien, des Casalac, des trucs bizarres, plus des pots par dizaines.
Heureusement les pompiers ont maîtrisé rapidement le feu apparemment. J'irais voir cette semaine si je croise un de ses fils, ou lui...En espérant que quelques sprays aient survécu au sous-sol...
Quelques sympathiques choses croisées, histoire de me remonter un tout p'tit peu l'moral.
Pourrais-tu poster des photos des bombes et autres objets en question dans ton billet?
RépondreSupprimerOuch, le Toxeack fait mal :)
RépondreSupprimer