mardi 14 février 2012

Interview moi-même

Même si elle manque un peu de liant, forcément, les questions sont arrivées comme des potes bourrés en soirée, voici mon interview. On dira que c'est pour fêter les 100 000 pages vues.


Pas de blazes, quelques photos retrouvées dormantes dans mon disque dur, et beaucoup de texte.





Comment se fait-il que depuis 5 ans la qualité des putes du Vieux-Lille ait tellement baissé? J’me souviens des colombiennes super chaudes début 2000, mortelles. J’aimerais savoir comment était la "scène" début 90’s.


Les plus vieux souvenirs de prostitués que j’ai datent de quand j’ai commencé à traîner à Lille, c’est-à-dire assez tard, un peu après 1996-97...A cette époque, leur territoire était bien plus grand, puisque tu pouvais voir des «grosses françaises de souche» rue des Cannoniers, puis tous types de putes, surtout des grosses toxs sur la fin de la rue des Urbanistes et place aux Bleuets. J’me vois encore un après-midi, en train de taper des flops à droite-à gauche, dont un gris dans ce coin-là, près de l’hôtel rue de Courtrai. Un mec m’avait accosté ce jour-là, il voulait m’échanger un vélo hollandais qu’il venait de voler dans une entrée d’immeuble contre mon B-twin flambant neuf, j’avais refusé son offre, mais je l’avais dédicacé lui et son pote sur mon flop: «Moussa & Mouloud». Juste après une charmante jeune femme m’avait proposé ses services, et comme je suis de nature très gentille, plutôt que de refuser j’ai prétexté que je n’avais pas d’argent. Elle me proposa de m’offrir un p’tit quart d’heure contre mon short Nike et mon t-shirt. Ok ce short Nike était mortel, réversible, superbe coupe(d’ailleurs je ne comprends toujours pas pourquoi je l’ai jeté...) mais ça faisait un peu gros comme traquenard...


Bref c’était la bonne ambiance, mais ce qui me marque le plus ce sont les grosses Monique et Jeannine. J’dis Monique et Jeannine c’est pour bien vous faire imaginer des bonnes vieilles françaises typées années 70, boucles blondes teintes, grosses bouilles de charcutières et corps qui va avec. J’pense même pas qu’elles se soient faites virer de leur «bureaux», j’pense qu’elles ont pris une retraite bien méritée, elles approchaient facile la soixantaine.


Il y avait aussi les vieilles, mais alors là vraiment vieilles, genre 70-75 piges, dames du 5 rue de Roubaix, prostitués à domicile, dans lequel plus tard j’ai failli implanter un bomb-shop...Ca aurait eu d’la gueule ça!


J’ai habité presque dix ans pas loin du Peuple-Belge, et i’avait un mur rue des Bateliers que je tagguais toutes les semaines en rentrant chez moi, les tags n’étaient pas effacés, puis j’ai écrit «Wesh les putes!» et là la ville a effacé direct. C’était l’époque où les renoises arrivaient en force, débarquement à 30-40, occupation du ter-ter quoi, du coup une fois le mur effacé, j’avais écrit un énorme «La nouvelle traite négrière»!(au fat-cap noir haute-température Leroy Merlin, j’m’en souviens bien) Là le geta a tenu à peine un jour! Comme quoi si on se mettait à écrire des trucs intelligents plutôt qu’nos pseudos on bougerait peut-être un peu plus l’ordre établi...


Toutes les nuits j’voyais des pipes en direct, à peine cachées, les ballets de voitures immatriculées 62(ce qui me faisait toujours halluciner j’me disais «mec si tu viens de si loin pousse jusqu’à Anvers ou Bruxelles tu seras mieux servi!»), les pères de famille avec siège bébé à l’arrière qui font monter, les mecs qui tournent nuit et jour, qui doivent claquer leur salaire là-dedans...


Et les mêmes putes croisées tous les jours, parfois 4 fois, qui à chaque fois me proposent, merde ça fait 10 ans qu’j’passe j’me suis jamais arrêté tu m’reconnais pas?!?


L’offre dépendait de la saison, l’été arrivé t’avais beaucoup de meufs de quartier, plus bonnes que la moyenne, qui venaient une semaine, deux semaines, et disparaissaient aussitôt. Les toxs à côté de l’Oz étaient assez phénoménales aussi, toujours des pires embrouilles, quand j’les voyais d’loin j’passais à côté d’elles, j’étais sûr d’entendre 2-3 bonnes punch-lines.


La plus belle photo qu’j’ai de toute cette époque c’est un arbre. Que j’avais baptisé «l’arbre à capotes». Il était juste au bord de la route, dans le virage des terrains de foot rue des Batteliers, il cachait bien pour une passe rapide la nuit. Un jour j’ai penché la tête, j’pense qu’il y avait au bas-mot 200 ou 300 capotes au pied d’l’arbre, j’ai peut-être une photo de nuit avec un mauvais flash...et puis les capotes pleines jetées à la va-vite qui pendouillent à la grille, sympa pour les écoles qui viennent faire sport le lundi matin!


J’pourrais en parler des heures de ces «chères» prostituées, tellement moches, exceptées quelques rares renoises. J’tiens à préciser aussi que je ne me suis jamais payé les services d’aucune d’entre elles, ni à Lille ni ailleurs, mais qu’elles font pourtant partie d’une bonne partie de ma vie!




Les colombiens étaient postés en haut de la rue du Pont Neuf, rue de la Clef je pense jamais avoir vu de prostitué(e) là-bas...T'en as déjà vu!? Tu dois avoir des sacrés anecdotes là-dessus, c'était plus ou moins un lieu que tu traversais le Vieux-Lille, nan? Mine de rien, la nuit, on se partageait la rue...

J'ai le souvenir de Killah Records où tout le monde se rencontrait sans pour autant se sucer ni s'encenser... Les crews cohabitaient gaiement, les connexions étaient faciles(elles le sont toujours d'ailleurs) mais elles étaient, je pense, moins intéressées et plus sincères. Et on avait, et c'est toujours un avis personnel, d'autres distractions que le graffiti dans la vie...Au final aujourd'hui il y a quand même de sacrées similitudes avec la fin des 90's, les uns "remplacent" juste les autres. Ca a beaucoup changé pour toi l'ambiance à Lille?


Pour en finir avec le chapitre «dames de joie», je n’ai effectivement pas connu la rue de la Clef à l’époque où elles y étaient. Mais je crois que les plus anciens du graffiti m’ont en déjà parlé...


Killah Records c’était vraiment un bon magasin.

Moi je connaissais P38, avec les photos des graffs de KARO et des LSD sous cadre. J’aimais pas spécialement le style, mais ils me paraissaient géants! La fresque STAR WARS de ces mêmes LSD avec ISHAM m’avait cloué le bec! Surtout le perso d’ISHAM(auto-portrait je crois) avec un sabre-laser, pour moi c’était équivalent à un tableau de musée, un niveau innateignable pour un (mauvais)débutant comme moi. François, le patron, me racontait plein d’histoires, SIM’SIMA passe-passait le EP des BEATNUTS, i’avait du WRUNG, des disques, les premières mix-tapes de JR EWING, c’était cool. Dédicace à sa rotweiler, dont j’ai oublié le nom(NINA?), qui était toute gentille.


Je ne sais plus comment j’ai débarqué à Killah la première fois, certainement avec Anonyme. C’était pas la même ambiance, c’était excentré, plus underground, avec ces fameux trucs camouflages qui recouvraient tout le magasin. C’était la même marchandise qu’à P38, Montana, mix-tapes, vinyls, mais j’accrochais plus. Peut-être parce que le vendeur, enfin celui que je voyais le plus souvent, SHUG, avait un vrai passé d’acteur du mouvement graffiti, contrairement à P38. DEXTER, l’autre vendeur, on le voyait souvent aussi, mais il était fort occupé, et on avait beau être à 10 devant, ce qu’il faisait(manger une pizza, passer un coup de fil pendant une heure, regarder des magazines de cul avec des blacks à gros boul...) semblait plus important que nous vendre quelques sprays. Ah ah c’était une bonne époque, j’ai passé un temps fou dans ce magasin, à écouter l’Histoire du graffiti lillois, par SHUG ou DEXTER.

J’ai établi zéro connexions là-bas, ni à P38, je ne parlais pas aux gens, même si on se croisait tous, LSD, DVD, BAC. Je parlais juste avec TOXICK et HOTER à Killah, parce qu’ils étaient bien branchés rap et disques...J’étais en solitaire et plus tard j’avais mon «partenaire» que j’avais rencontré ailleurs, j’en avais pas besoin d’un autre! J’ai jamais été très «connexion». J’aime bien les gens, parler, échanger, mais j’aime encore plus la compét’, et le protectionnisme. Chacun avait son style, son identité, on se respectait, ça repassait peu, j’ai pas souvenir de grosses embrouilles comme celles de maintenant.


Pour dire une fois i’avait eu une soirée privée au Hockey-Club de Lille, je ne sais plus qui avait organisé ça mais PONES était arrivé, avec le nouvel album de Black Moon, celui avec «2 turntables & a mic», Warzone. Je ne le connaissais pas et je lui avais demandé de me tagguer un bout d’papier, je voyais ses fats partout, j’étais content d’le voir en vrai, mais je ne lui avais pas parlé plus que ça...


Timidité, désintérêt, jemenfoutisme, je ne sais pas ce qui m’éloignait des gens. J’avais aussi il est vrai d’autres passions que le graffiti, le basket, ma copine de l’époque, donc c’était bien compartimenté.


L’ambiance à Lille a changé dans le sens où c’est moins chaud qu’avant, ou alors j’ai grandi et j’ai moins peur. Mais avant i’avait plus d’équipes de lascars, ça rackettait grave, dans le tram, dans la rue, fallait pas sortir son discman ou avoir une casquette Nike blanche trop flambante.


J’me souviens de bête d’ambiances dans le dernier tram du samedi soir, des équipes avec des postes, à fond d’volume grésillant, freestyles, gros bédos qui enfument tout le tram, getas sur les vitres, c’était chanmé.


Aujourd’hui «ils» ont mis les magasins dans les quartiers, pour pas que les quartiers descendent à Lille. Comme ça hop ils ont leur survèt Lacoste à Mac Arthur, leurs Redskins et leurs Air-Max. J’schématise, et j’antidate, mais c’est ça qui a été mis en place depuis 10 ans. Les débuts d’Eurallile avaient été tellement catastrophiques, les bagarres Roubaix-Lille Sud à 100 contre 100, les évacuations, fermetures en plein samedi après-midi, c’était le folklore.


Quand j’y pense, et pour revenir à la question, tout le monde semblait être LSD à l’époque, sauf moi. Sans blague i’avait certainement autant de connexions qu’aujourd’hui, mais c’était plus épisodique. Tu voyais le mec une fois ou deux, puis tu repartais faire ton bout d’chemin.


Pourquoi si peu de connexions "graffiti" avec Anonyme et Anonyme post-Indéfini? Un avenir pour le tag à Lille? Ton TOP5 Air Jordan?


Anonyme c’était vraiment mon pote. Comme dans les livre, comme dans les films. On passait notre temps à 2, rien qu’à 2, et on se racontait tout, on parlait de tout. J’ai déjà beaucoup parlé de lui sur différents supports écrits, je lui ai même écrit une lettre au concours d’entrée de l’ESJ, c’est pour dire s’il me manque...C’était pas réfléchi, je ne me rappelle plus du sujet, mais je l’avais intitulée «L’étrange G» et j’avais raconté comment un meilleur ami devenait un étranger, comment on ne le reconnaissait plus, et ce avec la métaphore du Style, et de son «G» si particulier. C’est la vie, il avait déjà rencontré Anonyme, puis ils se sont liés d’amitié avec Anonyme, ils sont rentrés Indéfini, on s’est éloigné. Il y a eu des petites anicroches, rien de grave, vrais reconnaissent vrais. Je ne l’ai pas vu depuis plus de 5 ans, et il me manque.


L’avenir du tag à Lille c’est aux jeunes de le faire, je me vois mal faire des sessions fat-caps, marqueurs, barannes, flops, tous les jours, toute l’année. J’l’ai fait, j’ai donné, j’ai arpenté, ça me manque énormément, mais ça me rendrait fou. Comme dans Le Joueur d’Echecs de Stephan Sweig. J’ai besoin de nouveauté, mais qui sait, peut-être que la nouveauté viendra du recommencement?


Mais la ville a changé, change, et changera encore, au détriment du tag je pense. J’ai eu la chance d’arriver à une époque où Lille était presque saturée, et où la ville ne pouvait rien faire, excepté un coup d’éclat. Elle l’a fait avec Stop’Graff et aujourd’hui ils ont le dessus, ça ne sera jamais cartonné comme ça l’a été.


Mon top5 Air Jordan c’est celles que j’ai eues. Les 92(noir), 93(blanches), 96(playoffs low, noir), et les rééditions 88 et 89. Le top du top pour moi sont les 88(OG), en noir. Impossible de tester ce design. Dédicace à PROZE qui a(avait?) une putain de collection de sneakers.


Moi je veux l’histoire du graffiti sur le métro lillois, je prend tout ce que tu as(des photos seraient un plus, mais c'est pas obligatoire).


L’histoire du graffiti sur le métro lillois...Contrairement à ce qui avait été avancé par HULK et XG, le premier métro est le fait des BAC(98 ou 99 je pense), et non de HULK(2000). Faudrait demander à SOR qui était là, ça devait être à Fort de Mons.


Moi je ne prenais pas le métro, alors le graffer je m’en branlais. Je voyais des photos passer sous mes yeux, des BAC, de SMOLE, mais ça ne m’intéressait pas.


Au moment de Cap Nord j’ai demandé aux anciens s’ils l’avaient tapé, mais non, apparemment personne ne s’était aventuré dans les dépôts. Peut-être qu’un jour on apprendra que si...Mais je pense que je l’aurais lu, sur l’un des forums TCC/Transpole d’aficionados et anciens conducteurs de la régie de transports lillois.


J’pense, en tant que spectateur, que l’on peut résumer son histoire à: BAC, VR6, SOLO, FUNK, PALO, pour les plus gros cartonneurs, et après à tous leurs amis, français ou étrangers. Plus tous les autres lillois, qui pour la plupart l’ont tapé, certains plus que d’autres.


Les photos on en a vu, des vidéos aussi, et on en verra certainement plus un jour...


Le métro lillois est petit par sa taille, et les nouveaux modèles pleins de plastiques et de vitres sont pas terribles à peindre, du moins je ne les aimerais jamais autant que les blanc liseré rouge...A une époque notre rêve avec Anonyme c’était d’en acheter un et de le mettre dans notre jardin(jardin qu’on n’avait ni l’un ni l’autre) Depuis je cours après tous les documents et objets qui s’y rapporte, dans l’objectif de faire un livre, donc si des gens veulent y contribuer, qu’il me contacte.


Raconte nous deux histoires...Moi je veux bien celle - la tienne - de Fives, Caulier, la rue Saint Gab', puisque cela semble être ton coin et qu'il est le mien quand je "monte chez vous aut' ". Puis, n'étant jamais satisfait, gourmand, ton avis sur l'activité de gens comme ZX, A2, UHU, SAMY, CLICHE, est le bien venu; aussi, plus d'infos sur JESER, FUZZ1 et SKEED, le APOGE(jamais dévoilé ici il me semble, à ma grande déception!), et APOIL dont parle JIEM dans un commentaire, je suis preneur. Et enfin, est-ce vrai pour la disparition du "3DT booty" sur le théâtre Sébastopol? Le tout sauce Capd'o! Ca fait très questions-tirets; il s'agit davantage de ce qui frappe mon esprit à ce moment. Ton TopX friteries!?


Ah Fives et la Place Caulier, faudrait qu’tu rencontres DJ PASS, qui lui connait ça bien mieux qu’moi! les grandes familles de voyous...Fives ça craignait, c’était ghetto, sale, triste, pauvre, quand j’étais petit. Moi j’habitais du côté riche, forcément, famille de médecins, mais à 100mètres c’était «l’autre monde». C’était la grosse époque de l’héro, du vol d’autoradios. Le souvenir le plus marquant qu’j’en ai c’est la Place Caulier, et la façade du magasin Coop, ce déluge de couleurs et de dessins illisibles. C’était tellement nouveau, tellement fort. J’ai jamais recroisé un contraste pareille, nulle part. SLEEK en parle dans Cap Nord(achetez le quand vous le voyez, i’aura pas de réédition!). Mais vraiment c’était moche comme quartier, et encore j’bougeais pas beaucoup j’étais petit, et innocent.


On avait les clés d’Ozanam, et on jouait dans la cour, ça c’était cool. I’avait pleins de commerces, et i’a même eu un magasin de basket-ball, avec les cartes que j’allais acheter dès qu’j’allais chez ma grand-mère, rue Eugène-Jacquet, à côté de la super-vieille boucherie.


ZX pour moi c’est le degré zéro du graffiti je l’ai déjà dit. Ils ont beau avoir marbré, et pas qu’un peu! dans x villes, ça ne me fait ni chaud ni froid, je ne vois pas comment j’pourrais mettre une photo d’un de leurs tags, rien n’en ressort, aucune vibe, aucune histoire, aucun charisme. C’est pas contre eux, personne arriverait à écrire une histoire avec ces 2 lettres. En plus eux ne sont pas non plus des style-masters, alors...Mais ça c’est le problème des 2lettres...c’est pas suffisant je pense pour pouvoir arriver à quelque chose, pour construire une identité, un récit. Par contre leur leader, sous certains de ses blazes, a un bon style, et c’est pour ça que je trouve ça dommage de s’être contenté de 2 lettres batonnées.


A2 j’aimais bien, parce que j’en voyais qu’à un endroit, j’veux dire dans un secteur géographique. C’était clean, bien placé, changeant dans les styles. Puis j’m’en suis lassé aussi, j’savais pas qui c’était. J’avais besoin de le rattacher à des individualités, à des blazes. Juste 2 lettres, c’est comme les ZX, c’était pas assez.


UHU, qu’est-ce que je pourrais dire...il ne m’a laissé aucun souvenir vraiment marquant. Quand j’évoque ce blaze, je vois des bonnes pièces, propres, concept, mais c’est pas du graffiti au sens où je l’entend et où je l’aime. Et pareil, trop peu de lettres, une symétrie, donc forcément un côté pub, marketing, qui ne m’accroche pas.


SAMEE c’est l’un de ceux qui mettent la pression niveau tags. Pour te dire c’est le seul que j’ai pris en photo quand j’avais retouché quelques argentiques jetables il y a peu. Des styles qui varient, appliqués, tu sens que le mec kiffe, danse pendant qu’il taggue. Peu de graffs, beaucoup de tags, et ça j’aime.


CLICHE c’est la relève des toits avec les SAN MOMO, lui et son crew des vrais zoneurs de rues, passe-facteurs en poche, explorateurs de ville. J’suis moins fan de son style(lettres pas faciles non plus, à sa décharge) mais c’est du bon, appliqué, tu sens la motivation. Après c’est vraiment des questions de lettres aussi, et d’affinité, APORE par exemple, les lettres sont plus classiques, donc tapent un peu mieux que CLICHE. Mais après i’a surtout un crew, des duos en son sein, changeants, et ça j’aime bien. Ils savent tous tagguer le blaze de l’autre, ils dédicacent. Ils sont là dans les concerts, ils jumpent, ils pogotent, et ça c’est important. Dédicace spécial concerts à eux, aux 65K et à leur quartier, à BUENOS, et à nous, parce qu’on est les meilleurs ambianceurs de soirées et concerts.


JESER, NSK, Calais, old-school du nord du Nord! Peu de pièces ou tags à l’époque à Lille, du moins ça ne me sautait pas aux yeux, mais présence à Roubaix de son crew. EPOK, CERN, etc. Avec le temps quelques photos de Calais, des histoires. Mais je ne saurais dire à quel point il a cartonné ou non. C’est dur à dire, je n’étais pas dans le secteur, mais j’ai souvenir d’une putain de série de fat bleus old-school de lui en gare de Calais. Impact.


FUZZ je voulais l’interviewer suite à la lecture de ses livres. Je ne connaissais pas, il n’est pas dans Style Wars ni dans Subway Art, mais j’ai appris qui il était à force d’écumer les forums américains. Je vais lui renvoyer un mail, on ne sait jamais.


SKEED pote de pote, j’avais bien aimé certaines pièces, donc je lui avais envoyé des questions, pareil, à relancer.


APOGÉ, un pote de SLEEK, époque SMB, La Madeleine. Un seul tag connu à ce jour, mais un blaze qui tue. Et ça ça me permet d’aborder un thème qui m’est cher. La concordance entre le nom, la signification et la personne. La valeur ajoutée dont j’ai déjà souvent parlé. Ne pas changer de blaze, l’adopter jusqu’à en oublier son propre prénom, écrire l’histoire avec...APOGÉ, BLAZÉ, EKSAY, ABUZÉ, DUEL, SKIZO, NOSÉ, AZYLE, BOXER, SHEEK, WUSHU, pour aimer un tag j’ai besoin d’aimer son sens, son histoire, involontaire ou non. Sa sonorité, il faut qu’le blaze claque quand tu le cites.


APOIL aucune idée.


Le 3DT avec dédicace pour «Miss Booty» a effectivement été à moitié effacé, puis sauté par les PGR. J’pourrais profiter de ce 3DT pour raconter comment le monde lillois est petit, et comment j’ai l’impression de connaitre la moitié de la ville, mais ce serait trop entrer dans les vies privées.


Après un truc qu'il faut qu'je dise c'est que je n'aime pas grand-chose.


Mon Top 10 friteries, là on parle vrai, on parle intéressant.


N°1: le friteux d’Saint-Maur, avant qu’il ne se suicide. Un gars à l’ancienne, brun, moustachu, un peu Patrick Dewaere sur les bords, dépressif, mais qui te servait une vraie frite, celle qui n’a pas besoin de sauce pour être succulente.

N°2: Giovanni, son successeur, avant qu’il devienne flambeur et fasse dans la frite congelée. J’ai mangé chez lui un nombre incalculable de fois, c’est des mecs du quotidien, qu’un jour tu ne vois plus, mais qui te laissent parmi les meilleurs souvenirs, parce qu’ils incarnent toute une époque.

N°2 ex-aequo: la frite d’eus’Gare, face à la Gare Lille Flandres, intestable, des serveurs tous plus historiques les uns qu’les autres. Un goût unique, croquantes, dorées, et pareil, tellement représentatives d’une époque de ma vie.

Après j’suis un friteux fidèle, donc je ne peux pas vraiment en citer d’autres, même si j’en ai testé un sacré paquet.


OKTOBR? J'ai pas vu beaucoup de pièces de lui, pourtant par son style et sa période d'activité, j'ai l'impression qu'il est représentatif d'une transition du graffiti lillois et français ou alors un des derniers représentants d'une certaine époque. De plus, il m'a l'air d'être un peu le petit frère oublié de Lille, ce qui en fait un sujet intéressant. (après peut être que je me trompe...)Toujours en activité?(même s'il n'en a pas l'air) Tu peux m'en dire plus sur lui?


OKTOBR...avec le recul j’suis fan de son blaze, contrairement au début. Il a effectivement pas mal bougé pendant un nombre limité d’années, en privilégiant certains supports, mais il n’a laissé quasiment aucune trace à Lille. J’veux dire pour un mec qui commence aujourd’hui, à part dans quelques pages de Cap Nord, il ne peut pas connaitre OKTOBR autrement. On a passé des vrais bons moments, à péta des sprays en France, en Belgique ou en Espagne, tellement flags que c’en était abusé. OKTOBR, un foufou, en djellaba à 5h du mat’ sur un jaune au Zénith.


Je pense que pas mal de gens seraient intéressés par l'historique souterrain de Lille (métro-tunnels) même s'il est sûrement très limité par le nettoyage très rapide des tunnels. Pour m'y être baladé vous avez des tunnels voutés assez stylés, des bifurques de toute beauté et un réseau qui bien que tout petit donne la dalle, l'impression que finalement très peu de monde s'y est baladé alors anecdotes de promenades, de peintures bienvenues.


Le métro a 2 lignes, la première ancienne, voûtée, crade, ultra-humide, quasi-inutile à peindre. La deuxième plus claire, plus propre, moins voûtée. Les tunnels ont été tapé la première fois par les BAC certainement(Pont de Bois si je ne me trompe, j’ai le souvenir d’un throw-up ACRO), puis par moi et Anonyme peu de temps après. On avait tapé le tunnel entre Lille Flandres et Caulier. Seul PONES l’avait remarqué, car Anonyme avait fait un tag «HARDCORE» sur un néon. Sinon tu ne peux pas voir une pièce, le métro va trop vite, le tunnel est trop étroit, et la luminosité n’est pas propice. En plus Transpole efface automatiquement. La seule autre fois où j’y ai peint avec deux amis et un tapeur de tunnel parisien bien connu, ça a été effacé le jour même je crois. Je compte faire un livre sur le métro, un vrai historique, pas seulement graffiti, donc si certains désirent y participer, qu’ils me contactent.


Voici mes questions :

Les TOP c'est de la merde qui n'ont pas lieu d'être, qu'en penses-tu?


J’aime les tops, ça permet de voir dix ans après qui étaient «in» mais c’est surtout en temps réel un moyen de se rendre compte de la difficulté de prendre du recul instantané. Ca permet aussi de démasquer les gens qui les font, parce que personne n’est vraiment objectif, dans aucun domaine.


Pourquoi n'y a-t-il pas de photos des trucs cool que tu manges sur ton blog (style tof macro d'un hamburger etc.) C'est vrai quoi...Tous les bons blogs "Lifestyle" postent ça...


Parce que je ne mange rien de vraiment cool! Mon alimentation se résume à très peu de choses, et rarement à des choses élaborées ou faites de mes propres mains. Je mange aseptisé. Les blogs «lifestyle» c’est d’la merde, les gens croient vivre, mais au final ils ne font que prendre des photos, ils en oublient de vivre. Et puis c’est que du copinage, il suffit de regarder SPRAYBEAST, qui malgré la qualité de ce qu’il propose, tourne uniquement autour des mêmes 15 personnes. Et le mec ne prends aucune photo de lui-même! Et ça, honnêtement, ça m'horripile.


Portes-tu des slips ou des caleçons?


Caleçons 100%coton, XXL, qui deviennent dur à trouver. Mais attention pas n'importe quelle couture, parce qu'il y a la double qui fait slip, et la simple qui rentre dans la raie. J'ai jamais remis de slips depuis le cp, ni de boxers, je déteste avoir une oppression quelconque.


Penses-tu que tu t'intéresseras au graffiti toute ta vie? Espères-tu que oui/non?


Oui je le pense et je l’espère, je trouve ça tellement cool d’écrire sur un mur. La simplicité enfantine de la peinture pulvérisée est vraiment la liberté créative la plus jouissive. Remplir un mur en chrome en 2 minutes à l’astro-fat, en faisant des grands mouvements, quel bonheur. Voir un trait foncé bien droit cerner un aplat coloré c’est génial, c’est beau. Faire des volutes, regarder de près la peinture qui vit, qui bulle, qui sèche, qui craquelle, c'est génial.


Parfois tu te dis pas qu'une autre passion aurait été plus pratique dans la vie?


J’en ai d’autres pour équilibrer, fort heureusement(vous pouvez d'ailleurs le voir sur ce blog, en photos ou via les liens), mais il est vrai que je pense graffiti très très fréquemment. Et que c’est une passion dévorante, humainement, mentalement. Je touche du bois, grâce au fait que je sois une personne à peu près raisonnée, très organisée et prudente, et sobre il faut le dire, je n’ai jamais eu d’ennuis judiciaires. Parce que le graffiti n’apporte aucune richesse si ce n’est humaine et émotionnelle, mais peut foutre dans une telle merde financière et humaine que parfois, quand on lis certaines histoires, on se demande si ça en valait vraiment le coup. Mais ça c’est le problème des gens, moi j’ai fait en sorte de ne pas les avoir. J’ai dû réprimer mes envies, dire non, essayer de me focaliser sur autre chose. Mais je pense honnêtement que tu peux arriver à ne jamais te faire arrêter. Regarde AZYLE, s’il n’avait pas fait l’erreur de se connecter, erreur que je ne comprends toujours pas d’ailleurs, il serait toujours en activité, et libre comme l’air, j’en suis à peu près sûr.


Ca t'arrive de t'en vouloir de l'aimer?


Non jamais, mais ça m’arrive de m’en vouloir d’être trop mono-maniaque, et de délaisser des personnes que j’aime. J’ai des périodes où rien ne peut m’arrêter, et où je suis complètement en apnée dans un truc. Ca devient un toc de se connecter, de regarder des photos, de chercher des sprays, c’est incontrôlable. De raconter à ma fiancée l’histoire de tous les murs qu’on croise, elle s’en fout complètement mais à chaque fois j’recommence.


Ne crois tu pas qu'un suivi psychologique serait plus intéressant pour encadrer un graffeur récidiviste?


Efficace tu veux dire? C’est vrai qu’la prison ou les amendes ne découragent pas les plus passionnés. Mais je pense qu’il est impossible de raisonner un passionné, heureusement et malheureusement.


Es-tu heureux dans la vie?


Oui et non, mais c’est bien trop personnel, j’en ferais un livre un jour, je te préviendrais.




Tu trouves pas marrant le fait que les graffeurs sont persuadés d'être des gens cools, plus intéressant que la moyenne, vivant une vie intense et chargée de subversion alors que le reste du monde ne les prend que pour des post-ados attardés?


Si, mais c’est pas plus mal, on vit notre truc, bien sûr des conneries sont dites tous les jours, personne ne comprend vraiment, mais est-ce que les gens comprenaient vraiment Baudelaire? Mais il est vrai que j’ai du mal à comprendre comment une «culture» plus que quarantenaire puisse être aussi mal jugée, dénigrée, rabaissée. Peut-être parce qu’elle n’est pas une culture, tout simplement, mais juste une pratique, une passion.


Que penses-tu du blog "Gossip graffiti"?


Pour être franc je n’en pense pas grand chose, j'y vais jamais, il ne m’intéresse pas, mais évidemment je l’ai analysé, et je le trouve mal fait, mal écrit, mal agrémenté. Un sujet comme le métro parisien mériterait plus de rigueur, d’érudition, d’écriture. Mais le mec risque de se prendre un retour de boomerang bientôt je pense, à force de ragoter, et de laisser dire tout et n'importe quoi dans les commentaires de ses pseudo-articles et pseudo-interviews.


T'es pas un peu triste de commencer à être un vieux?


J’estime vraiment pas être vieux, j’ai l’esprit de mes 15 ans avec l’intelligence et le vécu qui a suivi. Après physiquement, là c’est dur, les yeux, les dents, le cerveau...


Tu aimes l'argent?


Je déteste l’argent. C’est le pire fléau que l’humanité est créé. J’en ai j’le dépense jusqu’à m’foutre dans la merde, tellement il me fait peur. Quand tu vois que le monde tel que l’homo-sapiens en a hérité est détruit, petit à petit, avec toutes les merveilles que la Nature a façonné pendant des centaines de milliers d’années, juste pour satisfaire les pulsions sexuelles et égocentriques de quelques tarés qui ne vivront que 60 ou 70 ans...Quel immense gâchis. J’adorerais que l’Apocalypse ait lieu, j’ai vraiment honte de ce que l’être humain a fait.


T'aimerais bien avoir un beau blog un peu plus personnalisé ou le modèle sobre mais pas très beau de blogspot te convient?


Dans sa simplicité actuelle il me convient. Pour l’utilisation que les gens en ont, c’est suffisant. Ils viennent, de temps à autres, ils s’arrêtent sur telle photo, telle interview, mais ne l’auront jamais physiquement dans les mains, posé, au coin du feu ou sur leur bureau. Son contenu est passager, consommable, comme son support. C’est pour ça que j’essaie de mettre l’accent sur l’écrit, la parole, pour que les gens s’arrêtent, réfléchissent, passent un moment utile.


L'histoire des différents terrains de Lille et alentours serait intéressante aussi, lequel bougeait le plus.


I’a eu un sacré paquet de terrains à Lille, est-ce que c’est intéressant à raconter je ne crois pas. Pasteur, 1900, les Moulins de Paris, le pont de Ronchin...Des histoires de terrains aussi, ce qui croient que tel terrain leur appartient, les mecs qui y peignent chaque jour ou presque. I’a quand même eu de quoi se rincer l’oeil, plus qu’en vandal, qualitativement parlant, forcément. Faudrait demander à KAWSE et SWEK de raconter l'histoire des bombes-fusées(s'ils s'en souviennent, désolé les gars)


Je connais rien a votre scène, et me viens cette question: influence de style? je veux dire, vous êtes entre l'Angleterre, les Pays-Bas, l'Allemagne et Paris...Y-a t'il eu plus de porosité d'un coté ou de l'autre? Aussi, c'est quand qu'il ouvre ton musée?


D’après ce que m’avaient raconté les anciens, et ce que j’avais pu voir dans leurs books, c’était surtout Paris(Lille) et Amsterdam(Dunkerque) pour les influences. Londres très peu, en même temps Londres niveau style c’est pas vraiment une référence. C’est une question qu’il faudrait que j’approfondisse avec les anciens. J’aurais du mal à définir un «style lillois» ou nordiste, mais ce qui se détache c’est une simplicité. Tu prends des mecs comme VASIO ou PALO tu sais qu’ils viennent du Nord. Ils sont représentatifs de cette identité nordiste je trouve. Après les NAV, les MSK, la vidéo PURE HATE, ça va vite de trouver les décalquages de certains. Pour ça que certains mecs ne trouveront jamais grâce à mes yeux(même s'ils n'en ont rien à foutre), et que je ne suis pas atteint par ce qu'ils font.


Ton top 3 des «espoirs» du graffiti lillois? En gros ceux à surveiller de près dans 3-4 ans ?


Personne. J’ai pas repéré de vrais nouveaux, tout l’monde est là depuis 3-4 ans, voir 5 ou plus. Et personne n’est particulièrement marquant. A part SORGA qui a mis la plus grosse dose de l’histoire des autoroutes nordistes. Après i’a POISSON qui met une bonne dose aussi, mais j’accroche pas du tout au concept, ni au graphisme, dommage car il pose beaucoup, et partout. Mais j'ai jamais été fan des logotypes.


J'ai vu dans un de tes précédent post que tu aimais la pochette de Cocoon, aimes-tu celle du nouveau Coldplay ?


Coldplay je déteste leur musique, leur attitude, et leur pochette(que je viens d’aller voir) est bien représentative de ce qu’ils sont, une pompe à tendances, une machine marketing. C’est moche, mal fait, bas de gamme. Cocoon, c’est onirique, imaginaire, doux, poétique. Une pochette ça se tient dans la main, j'parle pour les vinyls, c'est chaud, doux ou rugueux, tu la lis, tu lis les crédits, les prods, etc. Le rock je n'aime pas de toute manière. Ou très très peu de choses.


Perso je suis un peu tout ça de loin mais j'aimerais connaitre un peu plus ton délire et ton parcours, et le pourquoi(même si je crois connaitre la réponse) ne voit on plus autant de pièces à toi dans les rues.


Je «fête» mes 15 ans de graffiti cette année.


Comme dirait BOXER j’ai pas taggué plus qu’un autre, ni mieux, mais j’ai cherché les meilleures places, celles que même le quidam ne peut pas rater. Alors forcément i’a des spots que j’ai tapé, dont un, qui ont suffi à me «contenter» pour longtemps, et à assouvir mon besoin de compét’. Parce que j’étais en compét’, avec moi-même tout d’abord, et avec tout l’monde ensuite. Avec KEYZ et STOR principalement. Les 2 mecs qui ont le plus représenté le graffiti dans ma génération, même s’ils ont commencé avant moi. A l’époque STOR claquait 20 devantures par semaine plus tout le reste, KEYZ sortait des toits à droite-à gauche, des tags, donc derrière fallait assurer si tu voulais ne serait-ce que t’accrocher au dernier wagon de leur locomotive infernale! Alors les Graphi’gro, Rougier & Plé, Retif, Castorama, Leroy-Merlin, et autres étaient très gentils, et me fournissaient encre, sprays, marqueurs, à utiliser ou à vendre. C’était une vie, un boulot à part entière, qui prenait bien plus que 35h/semaine!


J’essayais de cumuler le graffiti avec le reste, petite-amie, belle-famille, études/travail, sorties, amis...Mais i’a un moment c’est ingérable, tout simplement. Soit tu fais que ça, à fond, et tu peux prétendre être un King, soit tu le fais à moitié, et on t’oublies, soit tu le fais pas du tout.


Les poursuites, les habits pleins de tâches de peinture, le vol constant, l’appart’ plein à craquer de sprays, les discussions qui ne tournent qu’autour de ça, la peur constante de se faire perquis'...Ca lasse l’entourage.


Et donc au bout d’un moment, j’ai fait le tour. Murs, toits, tags, flops, autoroutes, voies-ferrées, en solitaire, en duo, en crew, quelques trains, quelques métros, pendant 10 ans, j’avais plus de «Next Level» à atteindre, enfin du moins c’est le sentiment qu’j’avais. J’avais touché ce que je voulais toucher. Le top, la fame, les graffs dans les films d’auteur, dans les films de cul...On était dans le décor, installés, c’était bon, on faisait partie de l’Histoire! La petite Histoire du graffiti lillois, parce qu’il ne faut pas se leurrer on a pas non plus fait Verdun ou inventé de vaccin...


Après la manière dont Lille est aseptisée d'un point de vue urbain, ça ne m'incite pas à aller marquer mon nom, j'ai besoin d'un décor vraiment précis, d'être alpagué par un cadre, une photo, un SPOT quoi.

Sinon même si je ne suis pas d'accord avec tout tes points de vue(Biker a son propre délire et c'est pas le seul, pourtant tu kiffes et un autre qui fera aussi son propre délire se fera démonter - pour rien), j'aime bien le respect que tu portes aux plus anciens(putain Xéna...), j'aime pas le mépris que tu portes gratis aux plus jeunes, le fait que tu sois complètement intransigeant (ou incompréhensible) vis-à-vis de la nouvelle scène lilloise, en mode, vous avez rien compris c'était mieux avant. D'ailleurs, qu'est ce qui t'as marqué dans ce qu'on peut voir sur Lille et alentours en 2011(les bons et les pas bons) et bien-sûr pourquoi? Y’a pas que du dégueu pourtant!


BIKER c’est la parfaite alchimie entre un personnage, un nom et une oeuvre. Et l’oeuvre que BIKER a créée, est pour moi, l’une des plus fortes que j’ai croisée dans la métropole, et même en France, excepté CLI, peu de gens ont atteint ce niveau de cohérence. Même si CLI est à des années-lumière de BIKER, qui s’est limité aux terrains lillois...Je dois le rencontrer prochainement, peut-être qu'avec son interview vous le comprendrez mieux.


Quoiqu’il arrive, à Lille, c’était mieux avant. Le niveau de tags était exceptionnel quand j’étais petit, avec les SLEEK, DUKE, BEEN, HERO, PROZE, EDGE, puis les ASPIK, HARDER, TOXICK...qui avait des tags parfaits. Des tags vraiment parfaits. Les murs de Lille et alentours étaient magnifiques, et trop peu de photos de cette époque ont été prises, et/ou conservées.


Après la génération de PONES(1992) a été moins bonne, lui a déchiré avec STONE, à base d’énormes fat-caps à la Belton laissée sur le rebord de la fenêtre pendant l’hiver.


Puis ma génération est arrivée, les BAC, DSP, DERAW, et la Montana. Je crois vraiment que c’est ça, la Montana, qui a tué le graffiti tel que je l’aime. DERAW avait un tag parfait aussi. Ca il faut le dire.


Et après, c’était le règne de ma génération, et les pièces ont pris le pas sur les tags, en terme de reconnaissance et d'intérêt.


Qui sont selon toi les plus gros «rayeurs» des années 2000? Et sinon tu penses que les encres/peintures ont perdu en qualité ces dernières années pour être rendues «plus effaçables»? Peux-tu développer un peu ce point ?


Depuis l’arrêt de la grosse période de ma génération, rien n’a vraiment récolté mes suffrages, si ce n’est DAVE LPI.


Des années 2000 j’en sais rien, LOGICK certainement, puis CUTER, pour les métros, après les bus aucune idée je ne le prends jamais. Mais j’aimerais aussi rendre à César ce qui appartient à César. Le premier a avoir déchiré à la rayure, pour moi, c’est SHEK TMC dans le métro et le tram. Puis les CDM, DSP, dans le tramway. SEN dans le métro, MR CANA partout, les arrêts de bus, cabines téléphoniques...J’ai jamais été fan des grosses rayures, je préfère une rayure simple sur un carreau, seule, claire, comme un tag au marqueur ou à la spray. L’aspect bourrin d’une grosse griffe ne m’a jamais plu. J'préfère l'acide, PETAR, FUNK, NORD, PALO...


EDYNE aussi dans le tramway, lui c’est le genre de mec inconnu aujourd’hui, sauf peut-être par PETAR et quelques autres comme moi, dont quasi-rien n’a subsisté et qui pourtant était présent à l’époque.


Quand as tu commencé le graffiti. Qui t'a influencé à l'époque? Quand as tu fais ton premier tag? Comment t'es tu retrouvé un jour devant un mur avec un marker ou une spray?


J'ai commencé le graffiti juste avant l'été 1997(assez tard finalement), sous les noms de SWYER et SAWER(eh oui SAWER LPI avant toi..!). J'avais choisi ses blazes car j'étais persuadé qu'un tag devait être effectué en un trait, "one-line". Même si j'étais déjà sous l'emprise visuelle de SLEEK, ASPIK et des grands noms du Grand Boulevard, je n'avais strictement aucun style à l'époque. Je tagguais comme j'écrivais, c'est-à-dire assez mal! Je ne réfléchissais même pas à la "beauté" ou non de ce que je faisais...J'ai commencé à faire ce blaze dans mon agenda, un agenda "L'Etudiant" avec une grosse couverture moelleuse gris anthracite, avec un Posca Bleu PC-5M. Mes potes étaient déjà dans le graffiti, moi j'avais redoublé ma seconde donc je ne les voyais que le mercredi ou le week-end, d'où mon "retard". Dans l'école où je "suivais" ma scolarité se trouvait un bon paquet de taggueurs débutants de l'époque, qui ne sont pas passés à la postérité, et un qui laissera lui une marque profonde sur moi et beaucoup d'autres personnes, dont je tairais le blaze car ceux qui savent savent les autres n’ont qu’à le deviner. Trainaient autour de tout ce petit monde dans et hors de l’école d'autres taggueurs, du même âge ou un an dessous, comme BILBON, DASH, SEARZ et d'autres...


Avec mon meilleur pote de l’époque on a fondé un «crew»(à 2, «lol») chez lui, sur son bureau, sur une feuille à côté de son Amiga. Et on est partis le poser sur le Grand Boulevard. Comme ça à l'arrache, avec nos Sparvar, on faisait pas gaffe à grand chose, sauf aux endroits où l'on posait. Jamais sur le même mur que les anciens, pour nous c'était des Dieux alors pas question d'apposer nos styles pourris à côté de leurs chefs-d'oeuvre...


Quelques mois plus tard la moitié du lycée «était» dans le crew, on enregistrait des mix-tapes chez DASH, on avait tous des Helly Hansen, et on tapera un end-2-end window-down whole-train sur un TER jaune et chrome à 10 ou 12, Gare Lille Flandres, à une époque où il n'y avait pas de grilles devant "les Bosses"(le mur avec le GBU, le STSA avec le doigt d’honneur, etc.) et que tu rentrais comme papa dans maman. Pour te dire j'avais fait une tête de Goldorak, mon dessin animé d'enfance préféré. J'ai jamais revu ce train, en même temps je ne l'ai pas cherché, c'était vraiment le délire d'une soirée "drive by painting", avec un Chrysler Voyager à porte latérale coulissante, une bande de potes, et au volant une milf de 35 ans qui voulait s'encanailler. Maintenant que je te raconte ça je vois la soirée en flashs et je vois BILBON prendre des photos de nos "panels", je vais le contacter, ce serait mortel qu'il me ressorte les photos de ce train...


Tes références?


SLEEK, ASPIK, HERO, ENZO pour le tag à mes débuts. Pour les pièces le SLEEK1 du mur du tram(LA pièces ultime à mes yeux...encore aujourd'hui), le BECK de Buisson, le SPEK couleurs du pont du tram qui ressortait tant. Aujourd'hui, les mêmes avec en plus BEEN et EDGE pour le tag.


Vu de l'extérieur on a l'impression que tu as évolué par périodes: fat-caps et throw- ups avant 2002, gros blocs et toits de 2002 à 2008, terrains très colorés depuis 2008/2009. Une volonté de changement à chaque fois? Une manière différente de concevoir/vivre le graffiti à chaque période?


Effectivement si Taschen veut racheter les droits de cette interview ce sera plus simple pour eux de diviser en 3 périodes pour éditer un livre à ma gloire.


La première, solitaire, «post grand capharnaüm du lycée tout l’monde taggue une semaine youpi», où je fat-capais et throw-upais partout, j'étais tout seul, et je peignais en journée d'où les tags et les throw-ups, principalement le long et autour du Grand Boulevard ou des grands axes(non-autoroutiers) de la métropole. Bonne époque, styles pas terribles, mais spontanés. A cette époque je ne tapais jamais un mur où il y avait déjà quelque chose, ou rarement. Je prenais mes spots, jamais je n'aurais posé à côté de mes "idoles".

La deuxième que je qualifierais de "going all-out" où là je tapais tout, toits, rues, autoroutes, trains et métros(en bien moindre quantité, force est de le reconnaitre). Du chrome, du chrome et encore du chrome, et du or, parce que Castorama et Leroy Merlin n'arrivaient pas à suivre niveau stocks...Du gros, du nombreux(minimum 10 blocs par sortie), du partout. Très bonne époque, très bons styles, car c'est rarement moi qui traçais! Merci à mes collègues! On a repassé quelques trucs(j'anticipe ta question!), mais dans mon esprit si ce qui est en-dessous n'est pas "légendaire", et que tu tapes 10 fois plus gros et avec style c'est légitime.

La troisième depuis 2006-2007, suite à divers événements hors-graffiti, quasi que du terrain et des chemins perdus(canaux, campagne, murs cachés...). Un peu de tags au cap d'origine derrière des buissons ou sous-bois qui je l'espère seront rasés dans 3 ou 7 ans(ce qui est en train d’être effectué partout dans la métropole depuis quelques semaines), le long des fleuves, rivières, canaux et autres fils d'eau. Terrains, massivement, n'en déplaise à certains, qui ont vu d'un mauvais oeil mon arrivée dans ce "milieu". Je les comprends, au début j'ai abusé, je repassais des trucs travaillés des heures avec des pièces pas géniales. J'avais besoin de peindre, même pas pour peindre, juste pour vider de la peinture, m'en foutre plein le nez, plein les mains. Voir de la couleur sortir, être tranquille, voir personne. Maintenant je me considère comme à ma place(pas "à ma place" genre "là où je devrais être et où je resterais", les terrains sont juste un épisode parmi d'autres, ce n'est pas un cheminement irréversible comme souvent dans le graffiti, le modus operandi "vandal-terrains-toiles"), j'ai mûri mon délire mais rien ne m'empêchera de faire un "come-back" tonitruant si l’envie m’en prend.


Il y a peu on te reprochait de faire souvent la même chose. C'était une volonté? Une fermeture d'esprit? Un manque de créativité? Une "bride volontaire"?


Une conséquence de plusieurs années de "productivisme". Suite à mon appartenance à une certaine «entreprise», ma seule idée c'était de prendre toutes les places possibles, d'être partout. Alors j'ai privilégié la quantité à la diversité, à la créativité. J'allais sur les voies ferrées avec 50 sprays, je tapais 20 fois le même lettrage, et rebelotte le lendemain. Du coup je me suis enfermé dans un délire de productivité comme je disais plus haut. Et puis après avec l’entreprise suivante, je me suis dévoué à la logistique et j'ai mis de côté mon nom, d'où une stagnation stylistique. Mon but c'était juste de péta le plus de sprays possible, de ramener mes architectes sur le terrain et de laisser libre cours à leurs talents, sans qu'ils n'aient les contraintes du remplissage. Ils n'avaient qu'à kiffer le STYLE de nos lettres, dans sa pureté basique. Après j'pense aussi être profondément complexé, mais ça c'est trop intime, et personne ne va le croire.


Aujourd'hui tes styles sont très variés en terrain. Pourquoi cette soudaine évolution?


C'est une conséquence de mon cheminement personnel, d'un point de vue humain, parcours de vie, blessures. Depuis que j'ai touché le fond humainement, socialement, amicalement, psychologiquement, j'en ai plus rien à foutre de rien, et pour te dire j'en avais déjà pas grand chose à foutre! J'ai compris que personne n'était au-dessus de moi(excepté Michael Jordan). Blague à part, passer six mois seul à regarder Arte la nuit sous cachets, et à pleurer nuit et jour un amour perdu et un monde de merde m'a permis de libérer mes pulsions créatrices les plus enfouies.







En dehors du graffiti, qu'est ce qui t'intéresse? Qu'est ce qui t'inspire dans la vie quotidienne pour peindre?


L'Art est évidemment une source d'émotions(mais pas d'influences) sans limites, dont je me nourris quotidiennement. Hokusai, Turner, Monet, les animaux, les ciels, la Nature pour résumer, mais aussi l'Industrie et tout ce pan de l'humanité qui est laissé à l'abandon(usines, quartiers, bâtiments...), et qui font le quotidien de mes ballades à vélo dans la région. Après l'Energie, le souffle, les Sens, ça va paraitre pompeux, ont une grosse influence sur ce que je fais. La vitesse d'exécution des traits, peindre avec du son dans les oreilles(donc ne pas entendre le "pssshiitt" de la spray), la lumière, les sprays métallisées, m'apportent beaucoup. J'ai oublié pendant longtemps qu'il fallait aller vite pour faire du graffiti, et faire des grands gestes, rapides.




Tes couleurs et marques de spray préférées?


Je suis à fond dans les bleu, vert-bleu, bleu-gris, en gros tout le spectre des bleus. Multona et tout ce qui vient de chez Kwasny, les Eba, Brico-spray et les productions Dupli-color des années 70-80. En gros toutes les sprays d'avant la fin des années 90. Mais ma vraie passion ce sont les couleurs métallisées. J'ai jamais rien vu d'aussi beau, brillant, lumineux. Parfait pour le tag, mortel en contours, si poétique en aplat.


As-tu d’autres passions?


Collectionner les bombes de peinture. Ecouter du rap de 1987 à 1995. Passer des heures à regarder les animaux que je croise, à contempler le ciel, à rouler à fond en voiture ou en vélo, avec le vent plein la tronche. La nostalgie et la mélancolie sont également deux de mes autres passions depuis longtemps. J’étais également passionné par le basket, jusqu’à la retraite de Jordan, depuis je ne peux plus trop regarder les matchs ou Top 10 de l’époque sans pleurer à chaudes larmes.


Qui du Rap ou du Graffiti est le plus en déclin selon toi?


Le rap, à cause de l'argent et de l'image. Tout est maniéré, joué, feint. Quoique le graffiti aussi. Quand tu vois REVOK et tout l’épisode «arrestation-prison-supportez achetez des t-shirts», c’était pitoyable. J’ai besoin de grosses basses, de bpms élevés, de flow tranchant, speed, alors 88-94 c’est quasi tout c’que j’écoute, et en graffiti c’est pareil. Rap et tag sont pour moi intiment liés, mais ça j’en parlerais dans un livre qui abordera le tag de manière scientifico-psychologique.


Tu as sillonné les 4 coins de la Métropole et même bien plus. Quels endroits préférés dans le Nord?


Fives, Bois-Blancs, les Weppes et toute la route qui mène de Lille à Dunkerque. Mais la partie ouest de la Belgique est bien plus complète et épargnée, en termes d’urbanisme de la 2ème moitié du 20ème siècle. Il faut savoir que le département du Nord(ou la région Nord à vérifier) compte plus de 50% des friches industrielles de France! C’est énorme, et c’est un terrain de jeu inépuisable. Plus les sous-sols, qui restent pour la plupart vierges d’intrusions, et que je compte bientôt visiter. Un billet suivra d’ailleurs bientôt ici. Chaque ville possède des joyaux architecturaux, des façades, des anciennes publicités peintes, des bistros incroyables, des noms de rues poétiques, et j'aime me perdre à Lomme, Armentières, Tourcoing. Mon prochain objectif c'est le Pas-de-Calais, toutes ses petites cités, Courrières et cie. Je voyage dans ma région et pas dans le monde.





Quel est l'endroit le plus insolite où tu te sois retrouvé? Des scènes marrantes auxquelles tu as assisté?


Rien de génial qui ne mérite l'adjectif "insolite", à part l'accès au tunnel du métro entre Lille Europe et Caulier. Avec les égouts qui passent sous tes pieds, toute cette eau si sale, ce débit assourdissant, c’est beau. Tout ce qui est abandonné est insolite, comme cet hôtel à Montélimar, ou des dizaines d'autres endroits où la vie s'arrête d'un coup.







En tant que collectionneur de bombes, peux-tu nous éclairer sur ce qui donne de la valeur à une bombe a tes yeux.


Sa rareté, sa couleur introuvable dans une autre gamme, son étiquette ou sérigraphie, son cap, son capuchon, son toucher, son odeur, la qualité de sa peinture, sa durée dans le temps, sa brillance ou sa matité, sa contenance.


Quels sont tes 3 ouvrages graffiti préférés? Pourquoi?


London Handstyles, parce que c’est que du tag et même si je ne suis pas particulièrement fan des styles londoniens, j’apprécie le courage qu’ont eu ses auteurs de proposer un livre uniquement basé sur les tags. Et ça donne un coup de projecteur sur des gens et styles méconnus.


La biographie de FUZZ, A Bronx Childhood, parce que le graffiti c’est pas juste le graffiti, c’est la vie.


RUZD 79, Million Dollar Vandal, Graffiti Kings, Art Inconsequence...j’ai des dizaines et des dizaines de livres donc c’est impossible d’en choisir 3. J’achète ou me procure tout ce qui sort quasiment.


Qu'est ce qui aujourd'hui te fait encore aimer le graffiti? Qu'est ce qui te fait encore rêver?


La simplicité de la chose, le fait que tout le monde déteste et ne comprenne pas(je parle pour le tag), la gratuité du geste, l’ouverture sur le monde que ça apporte. Ce qui me fait rêver c’est de trouver des endroits cachés, oubliés, des tags des années 80-90, du HERO, du BEEN, du SLEEK, du EDGE, ça me transporte.


Hors graffiti: quels sont tes livres, magazines, films préférés?


Pour les films Man on the Moon avec Jim Carrey, Fantasia et tous les Disney, Monstres et cie, Juno, Le clan des Siciliens, etc. etc. c’est impossible d’établir une liste, ne serait-ce que de 100.


Pour les livres c’est malheureusement l’un des mes grands défauts, je ne sais pas rester concentré plus de 2 minutes, et je n’ai pas lu un livre depuis des années. Excepté Neige de Maxence Fermine. Quoique je m’y remets depuis peu, Stephan Sweig par exemple, mais la poésie attire plus mes faveurs, Fernando Pessoa notamment.


Pour les magazines, Player One, 5 Majeur, Charlie Hebdo, les interviews de Fréderic Beigbeder dans GQ, que je lisais au kiosque parce que j'allais pas non plus dépenser de l’argent dans ce magazine pour petites bites qui roulent en Audi. Plus tous les magazines de sciences, psychologie, histoire, nature, photo, que je me procure de manière compulsive toutes les 3 semaines et que je dévore lentement dans le métro pour ne pas avoir à subir l’oppression populaire.




Voilà! Si d'autres questions vous viennent à l'esprit j'updaterais ce billet.

24 commentaires:

  1. T'as une adresse mail stp?

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  2. Super intéressant et enrichissant! je ne te connais pas mais c'est agréable de lire un passionné, de toute façon peu importe de connaitre ton identité, après tout, le mystère c'est ça le vrai graffiti. Bonne continuation, c'est toujours un plaisir de te lire.

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  3. C'est bien d'avoir encore l'amour de cette région si souvent "malmenée", tu m'as rappelé de bon souvenirs, 6mer...

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  4. fais peter la photo du e2e

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  5. trés bien détailler ! serait ce possible d'avoir une interview de XENA DRC prochainement ?

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  6. Suggestions d interviews :

    Jezer
    Bejy
    FH
    ZX

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  7. Bonne Interview ! Malheureusement ta manière excessive de critiquer lui donne un arrière gout de sucette d'enfant gaté. Le Cynisme n'est pas la réponse a tout

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  8. En tant qu'abonné a GQ sache que je prends trés mal l'expression "petites bites en Audi" !!!

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  9. Désolé de te faire remarquer ça mais y'a une faute qui m'a agressée "phénoménaux" en parlant des toxs dans la première question. Sinon l'interview déchire, j'adore le passage sur Fives, quartier ultra populaire.... J'ai une question pour toi : quel sont tes producteurs de rap préférés ? Merci d'avance pour la réponse. Peace.

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  10. ton blog est bon ,bien ecrit(parfois trop de texte et pas assez de photo). peace Corka

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    1. Je n'ai malheureusement pas autant de matière que toi à Paris ou d'autres ailleurs! Et pas forcément du temps de manière régulière. Et puis j'aime bien écrire, décrire, raconter! Ca change non? En ces temps de surconsumérisme photographique graffiti.

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    2. oui tu as trouver le bon terme lol ,beaucoup de photo qui tourne mais tres peu qui sorte du lot ,qui te font dire "putain la tof dechire" ou "c ou cette endroit de dingue" .En tout les cas bonne continuation pour ton blog qui me fait decouvrire ta region que tu a l air de connaitre tres bien ;)

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  11. Nickel l'interview.

    Hyper content que tu aies mentionné cet hôtel à Montélimar, ma ville natale, bien que je pensais que tu faisais référence à un autre hôtel (énorme celui-ci) abandonné pendant près de 30 ans avant d'être reconverti en résidence, il s'appelait International Hôtel (voir photo avant rénovation ci dessous) et était bien connu de tous les Montiliens comme un bloc de béton immonde et complètement inutile aux portes de la ville. Pour l'avoir visité, il y avait en fait une vie à l'intérieur. Il a finalement été incendié (par qui ??) pour finir en appartements
    Quoi qu'il en soit ces hôtels avaient tous un point commun : celui d'être situés au bord de la Nationale 7 (qui jusqu'alors traversait la ville), ce qui en faisait un point d'escale idéal aux portes de la Provence (nougats et santons bonjour !) et ont tous subi le triste sort de la fermeture suite à l'aménagement de la déviation de la N7 vers 1970.

    Voilà pour toi qui aimes connaitre les choses et leurs histoires.

    http://sp270.fotolog.com/photo/0/45/55/26siderz/1144234430_f.jpg

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    1. Chanmé! J'avais kiffé Montélimar, beaucoup de façades anciennes, beaucoup d'abandon...de magasins de nougat forcément, et cet hôtel...Pour te dire on avait marché du centre-ville jusqu'au centre commercial(avec un Feu Vert et cie, en passant par un surplus militaire) sous 35°, on a frisé l'insolation! J'ai d'autres photos, notamment de la concession auto avec la voiture sur le toit! Ca date de 2006 ou 2007. L'International Hôtel j'me souviens l'avoir vu, ou alors j'confonds avec une autre ville mais il me semble bien, en passant en bus....

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  12. Eh oui "Montélo" bat souvent les records de chaleur en été ! Tu as forcément du le voir, il est vraiment à 50m de celui que tu as posté. Oui la concession auto Poncy, c'est tellement d'époque :) a++

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    1. Donc oui c'est bien celui auquel je pensais, mais ma copine de l'époque n'était pas partante pour une visite d'un tel lieu...

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  13. RESPECT MEC.CHAPEAU G PRIS DU PLAISIR A (TE) LIRE CE QUI MA FOI EST ASSEZ RARE
    BONNE CONTINUATIONS

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  14. Je suis pas sûr d'avoir pigé. C'est pas une auto-interview,non?

    "AZYLE, s’il n’avait pas fait l’erreur de se connecter, erreur que je ne comprends toujours pas d’ailleurs, il serait toujours en activité, et libre comme l’air, j’en suis à peu près sûr. "

    Tu veux dire se connnecter sur le net?

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    1. Non se connecter avec VICES enfin! Les questions proviennent des lecteurs!

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  15. A quand , une itw de puma , viper , ters , fack ?

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